La protestation des lycéens, entamée au lycée de jeunes filles de Aïn El Hammam, commence à faire tache d’huile. En grève depuis le quatre novembre, les élèves des hauteurs de la ville de l’ex-Michelet ont vite été rejoints par ceux d’Aït Yahia, quelques jours plus tard. Ce fut, par la suite, au tour des élèves des classes de terminale du lycée Mustapha Ben Boulaid de leur emboiter le pas, au début de la semaine dernière. On vient d’apprendre que le lycée d’Iferhounene n’est pas resté en retrait de cette protestation qu’il vient de rejoindre depuis jeudi dernier, nous dit-on. Comme annoncé par la presse, d’autres établissements de la wilaya de Tizi-Ouzou ont suivi ce mot d’ordre de grève pour les mêmes problèmes. L’objet de la protestation, nous dit Aghiles, un lycéen, concerne la suppression de l’épreuve de sport au baccalauréat par le ministère de l’Education. Inquiets, les parents d’élèves des établissements concernés ne cessent de discuter avec les grévistes pour essayer de tempérer leurs ardeurs, mais en vain. «Chaque jour qui passe est une perte de leçons difficilement rattrapables. L’année scolaire est courte et le programme long», nous confie un enseignant et père de deux enfants qui passent le bac cette année. Ne comprenant pas les tenants et aboutissants de ce qu’il qualifie de «cette affaire», un sexagénaire, père d’un lycéen, demande des explications à son compagnon qui discutait avec quelques jeunes devant l’établissement scolaire du secondaire. Il est vrai que les candidats qui espèrent engranger quelques points lors des épreuves de sport, pensent que la moyenne des notes obtenues en cours d’année, qui devraient remplacer la note du bac sportif, n’est pas en leur faveur. Ils accusent même certains enseignants de les «saquer», compromettant de la sorte les quelques points qui pourraient éventuellement relever leur moyenne au bac. Le mouvement, rejoint par d’autres établissements, chaque jour un peu plus, semble parti pour durer et prendre de l’ampleur.
A.O.T.