Cinq kamikazes identifiés

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Les recherches sur les attentats de Paris avancent et se focalisent désormais sur le commanditaire présumé qui serait un Belge de Molenbeek d'origine marocaine qui répond au nom d’Abdelhamid Abaaoud.

Les enquêteurs auraient en effet établi que cet individu était bien le contact privilégié des kamikazes qui ont exécuté la macabre plan. Les dernières informations qui circulent indiquent que ce Belge, qui a grandi dans la municipalité de Molenbeek, près de Bruxelles, aurait supervisé personnellement, en lien avec un des exécutants (également résidant à Molenbeek), la série d’attaques menée à Paris. Agé de 27 ans, Abaaoud, connu sous son nom de guerre Abou Omar Soussi, est considéré rapportent certains spécialistes des milieux radicaux, comme l’un des plus sanguinaires des Djihadistes de l’EI en Syrie. Ce n’était d’ailleurs pas un inconnu des services de sécurité en Belgique où on lui prête l’enrôlement de son jeune frère au sein de Daesh alors qu’il n’était âgé que de 13 ans. C’était en février 2013. L’information avait même fait la Une de plusieurs journaux belges. Le nom de ce terroriste notoire a aussi déjà été cité en rapport avec une série d’attaques déjouées au début de l’année en cours, en Belgique. Il a été donné comme le commanditaire qui ordonnait et pourvoyait des fonds aux exécutants, mais les services ne sont jamais parvenus à lui mettre la main de dessus. Des informations non vérifiées le donnaient jusque-là en fuite, peut-être vers la Grèce, la Turquie ou la Syrie où il se cacherait actuellement, mais sans jamais rompre avec les réseaux de Molenbeek qui reste une plaque tournante des éléments radicaux. C’est d’ailleurs vers cette région que les éléments en cavale ont pris la fuite à la suite des attentats de vendredi dernier. Et c’est également à Molenbeek que plusieurs arrestations, en rapport notamment avec les voitures louées en Belgique et qui ont servi lors des attentats, seront effectuées. L’enquête semble en tous les cas bien progresser, puisque désormais cinq des kamikazes seraient déjà identifiés et seraient en lien étroit avec la filière de Molenbeek. Il s’agit d’Ismael Mostefaï, le premier Français identifié grâce aux restes de son doigt récupéré après qu’il s’est fait exploser dans l’attaque du Bataclan. Sept de ses proches ont été placés en garde-à-vue. Il serait un ami d’Amedy Coulibaly, l’auteur de l’attentat contre l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes en janvier. Un deuxième kamikaze parmi les trois tués au Bataclan a été également identifié et se prénomme Samy Amimour. Il s’agit d’un autre Français né en 1987 à Paris et originaire de Drancy dans la Seine-Saint-Denis. Il était connu de la justice antiterroriste pour avoir été «mis en examen le 19 octobre 2012», après un «projet de départ avorté vers le Yémen», probablement pour rejoindre des zones de jihad. Plusieurs perquisitions et mises en examen, parmi ses proches, ont eu lieu avant-hier soir, du côté de Bobigny notamment. Concernant les kamikazes des attentats du Stade de France, deux des trois ont été identifiés. Il s’agit de Bilal Hadfi, un Français de 20 ans, né en Belgique, et d’Ahmad Al Mohammad, un jeune Syrien de 25 ans, né à Idlib. Les restes du corps de cet individu, qui s’est donné la mort avec sa ceinture d’explosifs, ont été retrouvés à proximité du fameux passeport syrien. Le cinquième kamikaze identifié jusqu’à hier en fin de journée répondrait au nom de Brahim Abdeslam, 31 ans, qui s’est fait exploser lui au boulevard Voltaire. Il serait le frère du huitième terroriste impliqué dans les attentats et actuellement en cavale. Ce dernier s’appelle Salah Abdeslam. Un mandat d’arrêt international a été émis contre lui par les autorités belges avant-hier. Il a été suivi par un appel à témoins de la police française. L’homme recherché est présenté comme celui qui a servi de chauffeur et loué une des voitures qui ont été utilisées lors du carnage. Il était donné cerné dans un quartier près de Bruxelles, hier en fin d’après-midi. Le troisième membre de la fratrie Abdeslam, serait lui déjà mis en garde à vue. Son prénom n’a pas été divulgué. A signaler par ailleurs que le ministre de l’Intérieur français, Bernard Cazeneuve, qui s’exprimait hier en marge de la France qui s’est figée lors d’une mémorable minute de silence (observée à midi) a fait état de pas moins de «168 perquisitions menées et 23 personnes interpellées et placées en garde à vue, depuis dimanche, dans 19 départements». Il révélera aussi que 31 armes, dont 19 armes de poing et 4 armes de guerre, ont été récupérées lors des différentes opérations.

Djaffar Chilab.

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