Conformément à l’appel du Snapap, les travailleurs de la commune d’Amizour, à l’instar de leurs pairs dans les autres localités de la wilaya, ont observé durant la journée d’hier, le deuxième des trois jours de grève. C’est la totalité des travailleurs, avoisinant les six cents salariés, tous corps confondus, qui a donc débrayé. Selon Hamana Taourirt, le délégué syndical responsable de la section locale du Snapap, la centrale continue de revendiquer la plate-forme élaborée en 2008. Il s’agit entre autres, d’exiger des pouvoirs publics d’arrêter de marginaliser leur syndicat. En effet, le Snapap considère que les autorités ne l’associent presque jamais aux décisions qui le concernent, et ne prennent pas en compte ses revendications. Autre revendication exprimée est l’augmentation des salaires. Ainsi, toujours selon ce responsable syndical, le salaire de certains travailleurs des APC ne dépasserait pas les neuf mille dinars par mois, alors que leurs collègues relevant du même ministère gagnent six à sept fois plus. «Un administrateur principal dans les APC gagne à peine plus de trente mille dinars par mois», a affirmé notre interlocuteur. Le plus étonnant concerne l’allocation réservée à la femme au foyer. Elle serait de cinq dinars cinquante centimes par mois, pour les travailleurs communaux contre trois mille dinars pour leurs collègues travaillant dans le même ministère. De plus, et vu l’ampleur du travail qui est fait quotidiennement dans les services communaux, les APC font souvent appel à du renfort en personnel. Plusieurs salariés sont donc ajoutés aux services des APC sans toutefois bénéficier d’un statut convenable. Plusieurs d’entre eux restent pendant de longues périodes sous le statut de contractuel, alors que l’APC en a besoin en permanence. C’est donc aussi une des revendications majeures de cet arrêt de travail observé par les travailleurs communaux. Hamana Taourirt s’est montré très satisfait quant à l’ampleur de la mobilisation des travailleurs. Cela indique le degré de conscience des enjeux de ce bras de force. Le responsable local du Snapap s’est aussi félicité de la discipline qui règne en cette occasion. Le service minimal est pleinement assuré et l’ensemble des travailleurs ont été appelés à rester mobilisés durant ces trois jours de grève. C’est un moyen de lutter pour revendiquer les droits des travailleurs. Ce n’est pas une période de congé où chacun pourrait vaquer à ses occupations. Le taux de participation est donc important, puisque la négociation ne peut se faire au niveau local, les APC étant incapables de répondre à ces revendications qui dépassent leurs prérogatives. Il faut donc additionner le nombre de grévistes pour établir un rapport de forces suffisant pour entamer de vraies négociations avec les pouvoirs publics au niveau central.
N. Si Yani