«Près de 17 000 mineurs, âgés de 13 à 18 ans, sont chaque année poursuivis en justice et sont impliqués parfois pour des crimes de sang». C’est du moins ce qu’a affirmé le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), M. Mustapha Khiati. S’exprimant lors de son passage sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, à la veille de la Journée mondiales des droits de l’enfant, M. Khiati a attribué les actes dans lesquels les enfants sont, soit des victimes, soit des auteurs de violence, « à la démission de la société et à l’absence d’une stratégie permanente pour contrer et traiter ce phénomène chez les enfants ». Sur ce dernier point, le président de la FOREM a imputé ce phénomène à la période sanglante qui a endeuillé l’Algérie durant les années 90. L’invité de la rédaction de la radio nationale explique aussi ce phénomène par «les traumas psychologiques n’ayant pas été traités au plan psychologique, mais aussi les piètres conditions de vie dans lesquelles évoluent nombre d’enfants et leurs parents». De ce fait, le représentant de la FOREM a tenu à alerter sur la multiplication des constructions de «cités ghettos» qui sont, précise-t-il, «les réservoirs des violences à venir». Dans le but de lutter contre l’exploitation des enfants et contre les atteintes qui leurs sont portées, (kidnapping, viols, assassinats et exploitations par des réseaux de mendicité en particulier), le président de la FOREM annonce la création prochaine, à l’initiative du ministère de la Justice, d’un délégué et d’une institution à l’enfance dans chaque wilaya. Son rôle sera de coordonner les actions de tous les intervenants chargés de prévenir et de lutter contre les agressions commises envers les mineurs. Il fera savoir également que «sur décision du ministère de la Justice, les procureurs sont appelés à s’autosaisir désormais de toute affaire portée à leur connaissance. Il y a lieu de rappeler que les services de sécurités traitent quotidiennement des affaires liées à la violence contre les enfants. Les statistiques révèlent que plus de 8 940 enfants ont été victimes de violence de janvier 2014 à août 2015, dont plus de 2 400 d’entre eux ont été victimes de sévices sexuels.
L.O.Challal
