Le village Lhamam était le plus touché dans toute la région pendant les années folles de la barbarie islamiste, étant le fief principal des groupes terroristes pendant longtemps. Plus d’une dizaine de personnes, habitant cette localité ont été assassinées. Aujourd’hui, les habitants de ce village, sis à 30 kms au Sud-ouest du chef-lieu de la commune, vivent encore dans des conditions d’un autre temps. Un simple besoin médical oblige ces pauvres villageois à se déplacer sur de vieux véhicules (Peugeot 404) jusqu’au chef-lieu de la daïra de Bechloul,… à 50 kms ! Le dispensaire du village qui est toujours fermé a longtemps été abandonné- murs fissurés et pris de toute part par des eaux pluviales- ce qui fait que pour être remis en marche, il a d’abord besoin d’un projet de réfection. Force est de constater, par ailleurs, que le taux de scolarité dans ce village serait le plus faible à l’échelle de la wilaya. L’absence de transport a toujours été et reste malheureusement un handicape qui hypothèque le sort des enfants. Travaillant par le passé essentiellement comme bûcherons, les jeunes du village, chômeurs dans leur écrasante majorité disent ne trouver plus d’arbre ni à tailler ni à couper. Il n’en reste point d’arbres dans les grandes forêts du village. Les incendies de forêts à répétitions y sont pour quelque chose. «La forêt, c’était notre source de vie. Tailler des bûches et les vendre mais aussi source de cuisson et de chauffage pour tous les foyers», dira d’un profond regret un quarantenaire. Par conséquent, dans un pareil village enclavé une bouteille de gaz de butane est un trésor. Ce village est fréquemment coupé du monde extérieur pendant plusieurs jours lors des chutes de neige. L’hiver arrive, le calvaire à extrême arrive. «Notre village manque de tout. Par le passé nous espérions que le terrorisme épargnerait nos vies. Nous avons payé un lourd tribut.
Aujourd’hui, rien n’a vraiment changé nous avons le sentiment que les autorités ont oublié qu’il y a des êtres humains qui souffrent ici !», fulmine Mhand, un ex-élément d’auto-défense. Il y a lieu de signaler que ce village au grand nombre d’habitants dont beaucoup ayant fui le village pendant les années 90, rêvent toujours de rentrer de leur «diaspora».
L.M.