La gouvernance des entreprises en Algérie en débat àTizi-Ouzou

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L’auditorium de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou abrite, depuis hier, les travaux d’un colloque international sur «La gouvernance d’entreprise : Nouvelles approches et expériences», qui se poursuivront aujourd’hui encore, à l’initiative de la faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion et du laboratoire de recherche en management des organisations (LAREMO). L’un des nombreux conférenciers qui ont animé des communications à ce colloque international, le professeur Mohamed Bouchakour, maître de conférence à l’école des hautes études commerciales d’Alger, a axé la sienne autour des «Contraintes à la promotion de la gouvernance d’entreprise en Algérie». L’objectif étant pour le Pr Bouchakour de proposer au débat les contraintes qui se dressent aujourd’hui en Algérie, devant la progression d’une démarche de gouvernance des entreprises. En fait, la question de la gouvernance des entreprises a été abordée pour la première fois en Algérie en 2007. «Dès le départ, en 2007, la question de la gouvernance des entreprises a fait débat», soutiendra le conférencier, en poursuivant : «Si tout le monde s’accordait à reconnaître que son introduction en Algérie était, dans le principe, opportune, sa faisabilité a en revanche fait l’objet de divergences profondes entre pessimistes et optimistes. Les premiers considéraient qu’elle était vouée à l’échec car prématurée ; les autres estimaient qu’il fallait la mettre à l’ordre du jour et la promouvoir de manière volontariste. Ce sont ces derniers qui ont mis en place la ‘’task-force’’ et lancé le Code algérien de gouvernance d’entreprise». Le Pr Bouchakour mettra en exergue trois cas de figure pour expliquer la désaffection des entreprises algériennes pour une démarche de gouvernance d’entreprises : l’entreprise pourrait avoir intérêt à s’y engager mais n’est pas obligée de le faire ; l’entreprise n’a aucune raison d’envisager un tel engagement ou l’entreprise est prise en étau entre la nécessité et des facteurs de répulsion. Le communicant détaillera lors de son intervention ce qu’est la gouvernance des entreprises qu’il définira comme «un ensemble de règles qui régissent le fonctionnement et le contrôle de la vie de l’entreprise», de manière à aligner les intérêts des dirigeants sur celui des actionnaires (les propriétaires). La question de la gouvernance ne se pose que pour une catégorie d’entreprises qui ne représentent en fait qu’un peu plus de 10% des entreprises algériennes. L’orateur tiendra à souligner que «si la gouvernance des entreprises en Algérie a été mise à l’ordre du jour c’est à l’initiative de la société civile. Son déploiement réel reste conditionné par un environnement institutionnel qui passe par des réformes politiques profondes touchant tous les niveaux.» Le mieux serait, selon M Bouchakour, de les mener «à froid» en jouissant d’un certain recul et d’une capacité de manœuvre, plutôt qu’ «à chaud» sous la pression de la crise et des desideratas des créanciers. «Crise ou pas, il faut cependant se réjouir qu’en matière de gouvernance, les clichés et dogmatismes des institutions internationales ont commencé à tomber en même temps que les réticences des autorités algériennes», conclura-t-il. A noter que d’autres communications sont au programme des travaux de ce colloque international, aujourd’hui. Elles seront présentées par des enseignants chercheurs de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, de celle de Béjaïa, d’Alger 3, d’Oran et de Sidi Bel Abbès.

Taous.C

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