La neige au rendez-vous

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La traditionnelle tempête de neige durant ce mois de novembre, quoique légère, était encore au rendez-vous cette année.

En effet, dimanche dernier, une tempête de neige a recouvert Yemma Khelidja (Tamgout), le plus haut sommet du Djurdjura et sa chaine montagneuse jusqu’a Tikjda à l’Ouest et Tirourda à l’Est. Les manifestations des éléments naturels en cette période de transition, ont servi, depuis la nuit des temps, d’éléments de base prévisionnels des conditions climatiques pour la saison à venir, et sont suivies avec beaucoup d’attention, particulièrement par les agriculteurs, dont les bouleversements climatiques de la fin d’automne servent de… baromètre à l’agriculture, notamment l’oléiculture et la céréaliculture. L’expérience tirée de ces observations des conditions climatiques en cette période est la suivante : quand les premières neiges recouvrent le sommet et descendent jusqu’à la partie boisée de Yemma Khelidja, c’est le signe d’une bonne pluviométrie pour la saison à venir (hiver). Donc, l’on s’attelle sans hésitations à labourer le maximum de surfaces destinées à la céréaliculture, les paysans étant rassurés que le rendement sera appréciable et que la récolte d’oléiculture est sauvée. Par contre, «quand c’est seulement sur la partie rocheuse, à partir du lieudit «imghouzen», que s’est limitée la première chute de neige, c’est un signe non trompeur, annonçant une faible pluviométrie avec les risques d’un rendement médiocre sinon nul, s’agissant de ces deux créneaux de l’agriculture», affirment les personnes âgées. Si l’on se base sur cette expérience ancestrale, la saison agricole à venir s’annonce sous de bons auspices et prometteuse, sachant que cette première chute de neige, bien que fine dénommée en kabyle «iziaker», a touché aussi la partie boisée de Yemma Khelidja jusqu’à Thala Rana et idhkhou.

Prendre les devants pour éviter des scénarios catastrophixes

Sur un autre volet, cette première tempête de neige qui annonce un hiver rude, vient à point nommé rappeler aux pouvoirs publics et gestionnaires des communes de haute montagne, Saharidj et Aghbalou notamment, qu’il est temps de prendre les dispositions nécessaires pour pallier à toute éventualité.

En effet, les autorités locales doivent faire en sorte d’éviter les mauvaises surprises des années précédentes où on a dû faire appel à l’armée, à cause des déclenchements violents des éléments naturels avec d’abondantes chutes de neige, accompagnées de rafales de vents extrêmement violents, pour secourir de nombreux villages tel que Imesdurar et Takerboust qui se sont retrouvés complètement isolés. Les routes et voies d’accès étaient bloquées, en plus des coupures d’électricité de l’eau et du téléphone, durant plus de trois jours. Un isolement qui s’explique par une absence totale d’un plan d’intervention. Les autorités civiles auxquelles il incombe de faire face à ce genre de situation, se sont jusque-là contentées d’improviser à la dernière minute, se retrouvant à chaque fois dépassées par l’ampleur de ces manifestations météorologiques qui, sans l’expérience de nos rudes montagnards, auraient pris l’allure de véritables catastrophes naturelles. Comment en serait-il autrement, quand on constate -et à plusieurs reprises- durant ces dernières années que même les services… météorologiques se laissent, eux aussi, surprendre par des… tempêtes surprises, comme ce fut le cas, l’an dernier, avec un vent d’une rare violence, comparable à un cyclone. Ce dernier n’avait même pas été signalé par un bulletin spécial, ont confirmé tous les responsables locaux concernés dont l’APC, la Protection civile, la daïra et la gendarmerie nationale. Pourtant, sans aller jusqu’à dire que l’Algérie est un pays à haut risque en matière de catastrophes naturelles, il n’est pas pour autant à l’abri, particulièrement dans ces régions montagneuses qui restent exposées aux violentes tempêtes, aux vents, aux abondantes chutes de neige et de pluies diluviennes, engendrant des crues au niveau des dizaines de ravins, des éboulements et des glissements de terrains aussi spectaculaires qu’effrayants.

Selon nos informations, aucune commune n’est dotée, ne serait-ce que, d’un chasse-neige assez puissant, un engin plus qu’indispensable, utilisé pour ouvrir rapidement des voies d’accès, pour porter secours aux villages en détresse, jusqu’aux services de routes telles que la subdivision des travaux publics de M’Chedallah (STP) en l’occurrence, qui ne possède pas ce genre d’engins adéquats pour dégager les tronçon de routes de haute montagne où la neige s’accumule et dépasse parfois les 4 m d’épaisseur. Pour rappel, durant les phénoménales chutes de neige de 2004, le chef de daïra de M’Chedallah a dû faire le déplacement sur 7 kms, séparant la ville de M’Chedallah de celle de Saharidj, à pied et le reste sur un tracteur agricole, pour s’enquérir de la situation de la population et superviser les secours. Il était accompagné d’éléments de l’ANP et de la gendarmerie nationale. La commune d’Aghbalou, située, elle aussi, en haute montagne, eut à vivre la même situation d’isolement. Ces deux communes sont les plus exposées à ce genre de risques et ont vécu la même situation l’année dernière (2014), en plus d’effroyables mouvements de terrains qui ont emportés plusieurs maisons à Selloum dans la commune d’Aghbalou et mis en péril le village Ath Illiten et Imesdurar dans celle de Saharidj. Des communes qui doivent en conséquence et en toute logique bénéficier d’un traitement spécial, en les dotant chacune d’un chasse-neige et autres diapositifs de secours.

Oulaid Soualah

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