Sempiternelles souffrances des habitants des chalets

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«Que l’opinion publique se détrompe, nous ne sommes pas dans des chalets donnant goût à la vie en lisière de la ville, mais plutôt dans des espèces de masures». C’est un extrait de la longue litanie des familles nécessiteuses, recasées dans des centres transitaires après le séisme de Boumerdès. Et à l’approche de chaque hiver, des signaux de détresse parviennent des différents sites environnants. Il y a moins d’une semaine, des représentants du site Derriche du chef-lieu de wilaya avaient tenu un sit-in devant le siège de la daïra, réclamant principalement leur relogement dans des immeubles en dur. «Aucune date n’a encore été fixée par les autorités pour nous reloger dans des appartements décents», s’inquiétaient-ils, décrivant leurs mauvaises conditions de vie. Ils se plaignaient du déversement des eaux insalubres devant leurs logis, qui sont de surcroît d’une extrême exiguïté : «En été on y étouffe et en hiver c’est pire encore, puisque le froid est insupportable et on ne peut y échapper», disait un des manifestants. «L’Algérie est un Etat d’institutions et non de personnes», pouvait-on lire sur l’une des banderoles brandies lors de la manifestation. Les protestataires, ayant engagé des pourparlers avec les responsables des instances concernées, attendent la prise en charge de leur problème. D’autant qu’il ne reste à présent dans leur site que deux blocs composés de 79 chalets, sur un nombre initial de 202 logis de même type, après trois opérations de relogement effectuées l’une en 2007 et deux autres en 2014, avec 123 familles bénéficiaires au total. Et l’inquiétude est encore plus forte au niveau d’autres centres de transit, à l’instar de celui de Sghirat, à la sortie Est de l’ex-Figuier où aucun résident n’a eu droit à un logement décent. A l’approche de l’hiver, ces dizaines de familles redoutent surtout l’infiltration des eaux de pluie. «L’hiver est déjà là avec ses intempéries. Et les instances concernées n’ont pas tenu leur promesse d’installer l’étanchéité sur les toitures de nos logis en préfabriqué», se plaindront des habitants du site. Ils disent craindre, particulièrement, les courts-circuits qui peuvent être provoqués par la pénétration des eaux de pluies. Une angoisse à laquelle s’ajoutent l’absence de l’éclairage public au niveau de plusieurs blocs et le manque flagrant d’hygiène. «Les ordures s’y amoncellent pendant plusieurs jours avant que n’ait lieu le passage des services de voirie», dénonceront-ils encore. Ils demandent aux autorités d’au moins réaménager l’école primaire en préfabriqué qui est dans un état lamentable. Les mêmes souffrances, à quelques nuances près, sont vécues par les cas sociaux des sites de Beni Amrane, de Tidjelabine et de Haï Louz à Thénia, attendant chacun impatiemment une habitation qui leur permette une vie digne.

Salim Haddou

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