Conte d’un calvaire quotidien

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Ils en ont assez ! Assez que la polyclinique ferme ses portes dès le coucher du soleil, c'est-à-dire à 18h moins dix ou moins quart, pour être précis.

Assez que l’ADE les force à payer les nouveaux compteurs à 6 000 DA, après leur avoir pris ceux que l’OPGI avait placé et dont le prix était intégré à celui du loyer. Assez que les transporteurs publics assurent de façon anarchique la liaison Bouira-Oued El Bardi, une localité à une quinzaine de kms au Sud, et dont ils sont originaires. Ils avaient saisi maintes fois la direction de la santé protesté face à l’ADE contre ce qu’ils considèrent comme une arnaque et dénoncé le dysfonctionnement existant au niveau de la ligne Bouira-Oued El Bardi à la direction des transports, mais en vain. Le statu quo demeurant et en désespoir de cause, ils se sont confiés à nous. Ils habitent aux 50 logements, ils sont tous les deux d’un certain âge et portent le même prénom : Amar. Ils ont fait le déplacement à Bouira dans l’espoir que leurs doléances tombent dans l’oreille d’un responsable assez influent pour leur prise en charge. Selon le premier citoyen, l’urgence se situe au niveau de la structure de santé publique, qui ferme ses portes avant 18 h et entre midi et 13 h, l’accès demeure interdit aux malades. Avant, expliquait Amar, on fermait le portail, mais après plainte auprès de l’autorité compétente, le portail reste ouvert dans cet intervalle, mais aucun malade ne serait reçu entre midi et 13 heures. La directrice régionale (Aïn Bessem) aurait été informée de cette situation et le directeur de la santé également. Ce dernier aurait reçu en audience les deux citoyens. Il aurait même, à leur demande, effectué une visite surprise au niveau de la polyclinique en leur assurant que dès qu’elle serait équipée de matériel adéquat, elle fonctionnera normalement. Et il leur a donné des instructions pour qu’au moins elle reste ouverte jusqu’à 20 heures. Mais voyant que les choses ne changeaient pas, les deux citoyens sont retournés se plaindre encore du même problème, un inspecteur qui les a reçu, leur aurait promis que les choses allaient changer, en vain. Avec l’ADE, la situation risque de dégénérer puisque cette dernière, selon nos interlocuteurs, envisage de saisir la justice pour obliger les récalcitrants (certains auraient payé déjà leurs nouveaux compteurs) à casquer. Mais aux 50 nouveaux logements comme aux 100 logements, les citoyens qui se sentent floués dans cette affaire opposent un refus farouche. Non seulement l’ADE leur aurait pris les anciens compteurs, ceux qu’ils avaient payés à l’OPGI en même temps que le loyer, mais en plus elle exigerait 6 000 DA pour le prix d’un compteur. Cela leur parait excessif, eux qui vivent difficilement de leur travail peu rémunérant.-Il y a enfin l’eau qui n’arrive qu’irrégulièrement-. L’autre sujet de mécontentement concerne le transport public sur la ligne Bouira-Oued El Bardi. Les transporteurs, selon nos interlocuteurs, amènent le matin les usagers dont beaucoup de travailleurs. Mais dès qu’ils retournent au village, ils attendent que les fourgons se remplissent pour aller en ville. Or, après une certaine heure, aucun citoyen ne veut se rendre en ville, n’y ayant rien à faire. Alors, les transporteurs rentrent chez eux. Et les travailleurs, pris au piège, se rabattent sur les clandestins. Le tarif est excessif : il se situe entre 300DA et 400 DA. Même en se mettant à trois ou quatre, cela revient trop cher pour des travailleurs dont le salaire est modeste. Le directeur des transports a été informé plusieurs fois de cette situation. Mais, malgré les assurances qu’il leur a données, les choses demeurent en l’état, C’est-à-dire après 16 heures, le transport cesse tout à fait sur la ligne Bouira-Oued El Bardi. Les deux citoyens lancent un appel au wali pour la prise en charge de ces trois problèmes.

Aziz Bey

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