Igharviyene renoue avec Tiwizi Uzemour !

Partager

" Thiwizi Uzemour" a été célébré au village Igharviyene de Sidi Ali Bounab, dans la commune de Tadmait, après plus de 25 ans d'absence.

La célébration de ce rite ancestral « Thiwizi Uzemour » s’est déroulée, avant-hier, sur les hauteurs de Sidi Ali Bounab, dans ledit village déserté totalement durant les décennies sanglantes du terrorisme aveugle et de l’obscurantisme pour d’autres cieux plus ou moins cléments : Tadmait, Alger, Draâ Ben Khedda, Tizi-Ouzou. Durant cette journée, le village a renoué avec le bonheur d’antan, après une séparation de plus de 25 ans. Ceux, qui sont nés ailleurs, ne connaissent pas ces gens. Pas moins de 350 familles du village et des démunis des villages alentours : Ath Ourarzedine, Ath Chelmoul, Ath Hamou, entre autres, étaient au rendez-vous. «C’est un grand plaisir. C’est la première fois que je fais connaissance avec ma famille», avance Bensmail, âgé de 49 ans et résidant à Alger. Ahmed, son cousin, est président du comité de village, il n’a pas cessé de courir pour son agrément et procéder avec les autres membres à la préparation minutieuse de plus de deux (2) mois de cet événement grandiose, dont 60 personnes sont venues d’Alger, 15 de Draâ Ben Khedda et 05 de Tizi-Ouzou, pour ne citer que ces exemples. Contacté le président du comité de village, nous raconte l’histoire de ce rite ancestral. «C’est un rite traditionnel qui remonte au siècle dernier. Cette région célèbre Thiwizi Uzemour, chaque année, mais a disparu durant les décennies noires qu’a connues la région, notamment cette partie du Sud de la wilaya et les hauteurs de Sidi Ali Bounab. Selon notre interlocuteur, ce rite éloigne les dangers qui pourraient survenir, lors de la cueillette des olives qu’on accueille avec joie! Au total, quatre bœufs ont été immolés pour la circonstance, dont trois ont été achetés grâce à la collecte et à la solidarité agissante et payante des habitants et autres et un a été offert par ceux qui ont quitté le village natal et qui se sont s’installés à Alger. 350 familles ont reçu leur part de viande, et une waâda a eu lieu où 1 200 repas- couscous, viande, jus et dessert- ont été servis dans une ambiance exceptionnelle que nous retrouvons également lors des fêtes de : Yennayer, Mouloud, Achoura ! Le village déserté retrouve ses habitants et ses traditions millénaires que nul au monde ne pourra gommer des listes des rites, des us Imazighens et encore moins des esprits des habitants de toute la région. Cependant, actuellement, le village souffre du manque d’énergie électrique et d’AEP, d’assainissement, de routes, de pistes, de salles de soins, des écoles, de transport, etc. Ainsi, les autorités locales et les directions de wilaya sont directement interpellées pour prendre des mesures urgentes avant que les habitants ne montent au créneau.

Arous Touil

Partager