Le poulet à 390 dinars

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Le prix du poulet ne cesse d’augmenter depuis quelques jours. De deux cent quatre-vingts dinars il y a un mois, il a rapidement brulé les étapes pour gagner plus de cents dinars actuellement. Samedi dernier, les bouchers de la ville d’Aïn El Hammam l’ont affiché entre 380 et 390 dinars le kilogramme. Les revendeurs de poulet sur pied, quant à eux, le cèdent à deux cents quatre-vingts dinars alors qu’il se vendait cinquante dinars de moins, il y a une dizaine de jours. Un éleveur et vendeur de poulet non déplumé nous explique qu’ «en cette période, les éleveurs des régions montagneuses ne s’aventurent pas à élever le poulet par crainte de la neige», puis de nous raconter qu’en 2012, des élevages complets, comprenant des milliers de volatiles, ont été décimés. Des toitures sont tombées et les poulets sont morts de froid. Beaucoup d’éleveurs ont été ruinés cette année là où la neige avait bloqué même les routes nationales.

Par ailleurs, vu que les poulaillers sont situés dans les champs, loin des habitations, les pistes y menant sont toujours dégradées et impraticables en période de pluie. Ainsi, pour éviter d’être surpris par la neige, synonyme de perte du cheptel, la plupart des éleveurs préfèrent temporiser quelques mois pour engager une nouvelle «fournée». «Ce ne sera qu’à l’approche du printemps que les prix commenceront à baisser», ajoute notre interlocuteur qui évoque, toutefois, d’autres raisons à ces augmentations brutales. Le prix de l’aliment n’est pas des moindre puisque le prix du quintal dépasse allègrement les cinq mille dinars. Par ailleurs, notre interlocuteur nous confie que les prix sont dictés par les propriétaires des abattoirs suivant la loi de l’offre et de la demande. «Ils ont tous raison. C’est toujours le consommateur qui paie les pots cassés et qui a tort», intervient un vieil homme venu acheter un poulet. «Mais il est moins cher qu’un kilo de viande rouge de dernière catégorie qui n’est pas loin de neuf cents dinars», ajoute-t-il.

A.O.T.

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