Des habitants d’Ighil Oujilvane en colère

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Réclamant essentiellement de l’eau, de l’électricité et la réfection de leur route, des dizaines d’habitants du village Ighil Oujilvane, village de quelques centaines d’habitations, selon les manifestants, situé à quelques encablures de l’université de Targa-Ouzemour, dans la commune de Béjaïa, ont, dans la matinée d’hier, procédé symboliquement à la fermeture du siège de la wilaya en bloquant l’entrée par des jerricans d’eau vides et des boites de bougies, histoire de faire comprendre aux autorités qu’ils n’ont ni eau ni électricité.

Interrogé sur la motivation de cette action jugée extrême, le représentant des villageois, M. Issaad El-Kheyer, souligne que si les habitants du village sont arrivés jusqu’à organiser un rassemblement devant le siège de la wilaya, c’est que toutes les autres voies ont été épuisées. «Nous avons écrit plusieurs correspondances aux services concernés de la commune et de la wilaya à qui on a fait part de nos problèmes, mais jusqu’à présent, ils ne nous ont fait que des promesses qu’ils ne tiennent pas. Nous espérons qu’avec cette action, ils vont enfin daigner se pencher sur notre situation», dira-t-il. Abordant le problème de la route, notre interlocuteur met l’accent sur le fait que celle-ci est dans un état des plus déplorables. Les crevasses y sont si profondes que les voitures passent difficilement et que les piétons doivent s’équiper de bottes en hiver. Et dire que «nous sommes au plus qu’à quatre ou cinq kilomètres du centre-ville», ajoutera-t-il. Pour l’eau, le village est alimenté par des camions-citernes de l’APC. Mais d’après le représentant des villageois, la dernière livraison d’eau remonte à la fête de l’Aïd El-Adha, ce qui veut dire que cela fait plus de deux mois que l’on n’a pas vu la couleur des camions-citernes dans le village. Et quand ces camions viennent, ils n’accordent pas plus de sept minutes de puisage par famille, c’est-à-dire que vous préparez vos seaux et vos jerricans et lorsque votre tour arrive, vous n’avez que sept minutes pour les remplir. À la fin de la septième minute, vous cédez votre place au suivant même si la moitié de vos seaux et jerricans sont encore vides. S’agissant de l’électricité la moitié du village n’est pas électrifiée «bien que certaines habitations sont construites, il y a dix ou quinze ans», affirme notre interlocuteur. Les manifestants ont aussi fait part du problème de transport qu’ils rencontrent pour se rendre chez eux, puisque les bus s’arrêtent à Aïn Skhoun et refusent de monter jusqu’à Ighil Oujilvane.

B. Mouhoub

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