Les adjoints d’éducation se liment les griffes

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Au lendemain de l’interdiction de leur rassemblement, lundi passé devant l’annexe du ministère de l’Éducation nationale à Ruisseau, les adjoints d’éducation de la wilaya de Béjaïa intensifient les concertations. Ces derniers veulent resserrer leurs rangs et trouver les mécanismes adéquats pour se faire entendre et rappeler à la ministre que la politique de deux poids et deux mesures creusera davantage le fossé entre les fonctionnaires de la famille éducative, dont la répercussion sera néfaste pour les chérubins. Selon les protestataires, la répression de leur sit-in met à mal la politique prônée par la ministre selon laquelle le dialogue reste le socle pour désamorcer les situations conflictuelles des fonctionnaires. «C’est une démonstration de force pour dire que le pacte d’éthique paraphé depuis quelques jours, n’est qu’un trempe-œil illustrant parfaitement la politique de deux poids et deux mesures véhiculée par le département de Mme Benghebrit qui continue d’ignorer notre corporation par préméditation ou par ignorance», rétorque Mr Karim Redjradj, qui dénonce avec fermeté la répression de leur action pacifique. De son côté le coordinateur national de la corporation que nous avons joint au téléphone, réplique avec consternation et déclare que «les adjoints d’éducation ne veulent en aucun cas une part de gâteau ou un privilège, mais de rappeler à la ministre que le clivage ne sert aucunement le secteur. Les fonctionnaires de l’éducation nationale forment une famille unie au service des élèves et justement, le mal, qui ronge le secteur, résulte de ces actes discriminatoires nés d’une volonté délibérée de faire perdurer le bricolage. «Il est aberrant de voir des revendications de certaines corporations satisfaites avec la plus fluide des décisions au moment où les adjoints d’éducation souffrent le martyr et pataugent dans la gadoue d’une misère professionnelle qui n’a pas de nom», rétorque Mohamed Ouadhah qui n’a pas caché son inquiétude quant à la situation socioprofessionnelle peu reluisante de ses pairs. «Il faut que Mme la ministre sache que l’adjoint d’éducation, ayant le même niveau que l’enseignant de certains paliers (terminal et plus), a rejoint le secteur et était classé à la catégorie 11 avant de se voir dégringoler à la catégorie 07, puis privé arbitrairement de ses droits élémentaires à savoir : la promotion et autres garanties par les lois de la république», dénonce-t-il . Notre interlocuteur qui brandit la menace de radicaliser le mouvement de protestation, en se disant déterminé à continuer le combat pour arracher «les droits spoliés», réitère son engagement indéfectible pour que la tutelle revoie sa feuille de route et réponde favorablement à la plateforme de revendication soulevée par la base focalisée, essentiellement, autour, entre autres, le droit à l’accès exclusif au poste de surveillant général, l’alignement de tous les adjoints d’éducation aux postes de superviseurs de l’éducation, considérer l’expérience professionnelle et l’alignement des superviseurs ayant plus de 10 ans d’expérience aux postes de superviseurs principaux, et ceux de plus de 15 ans aux postes de superviseurs formateurs». Pour les plus chevronnés de la corporation, qui ont affiché leur entière disponibilité d’enrichir les débats à travers un plan efficace pour hisser l’éducation nationale à sa noble valeur, le secteur est vraiment un parent pauvre et tout présage désormais que l’on s’achemine vers un ministère spécial des enseignants comme le cas de la jeunesse et des sports, si le gouvernement tarde à y mettre le holà et désamorcer cette crise.

Rabah Zerrouk

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