La RN5 se vide de ses marchands ambulants

Partager

Depuis la mise en service de l’autoroute Est-ouest, laquelle traverse, entre autres, la wilaya de Bouira, beaucoup de localités relevant de ce département accusent, paradoxalement, les « contrecoups » de la réalisation de cette infrastructure, ô combien salutaire pour les automobilistes et les transporteurs de tout le pays. En effet, ces localités dont on peut citer El Asnam, Bechloul, El Adjiba, Ahnif et bien d’autres, se sont vues, ces dernières années, « entrer » en plein récession, surtout en ce qui concerne l’activité commerciale, car les centaines de clients qui passaient auparavant par la RN5 ont « changé » d’itinéraire, pour emprunter désormais l’autoroute Est-Ouest, plus rapide et spacieuse. De ce fait, toutes les activités qui s' »arcboutaient » sur la RN5 se sont vues « fondre » comme neige au soleil. On citera pour exemple le commerce des produits artisanaux, comme la poterie, les bibelots, les habits traditionnels,… où des baraques entières étaient aménagées aux abords de la RN5. Mais depuis l’ouverture de l’autoroute, cette activité a reçu un sérieux coup, et les vendeurs ont vite fait de constater la chute vertigineuse de leurs chiffres d’affaires. Nombre d’entre eux ont été contraints de fermer boutique, d’autres, par contre, se sont « réfugiés » ailleurs, sur les accotements des RN26 et 15 notamment, et ce pour continuer cahin-caha l’exercice de leur métier. D’autres activités commerciales, comme la restauration, ont reçu le coup de grâce depuis la mise en œuvre de l’autoroute Est-Ouest, à l’instar des relais routiers qui avaient pignon sur rue et qui essaimaient les localités par lesquelles passe la RN5. Rien que pour la localité d’Ahnif, située à 46 kms à l’Est de Bouira, ce ne sont pas moins de 4 relais routiers sur 5 recensés qui ont mis la clé sous le paillasson, et ce, à cause de la « fuite » de la clientèle habituelle vers l’autoroute Est-Ouest. Aujourd’hui, un seul relais tient encore bon, mais qui a du mal à tourner comme il se doit à cause bien évidemment de la rareté des clients. Jeudi dernier, nous avons constaté cette situation peu reluisante dans laquelle se débat ce dernier des « mohicans ». À midi passé de trente minutes, il n’y avait qu’un seul bus à destination d’Alger qui était stationné devant ce relais, où les clients y sont descendus pour se restaurer. C’est dire que les choses vont de mal en pis pour le volet commercial dans ces contrées « éludées » par l’autoroute Est-Ouest. Autre signe du marasme économique qui a frappé de plein fouet cette localité d’Ahnif est le départ d’un concessionnaire, qui avait installé son show-room à quelques mètres de la RN5. Ce coin du village d’Ahnif était un petit fleuron durant les années 1980 et 1990, avant de tomber en désuétude. Les lieux sont, présentement, désolants…

Y. Samir

Partager