Le wali hausse le ton

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« Dorénavant, on n’acceptera ni fermeture des APC ni fermeture des routes.

On n’acceptera plus jamais ces pratiques qui sont illégales et irresponsables, d’autant qu’elles nuisent à l’intérêt général de la population et freinent le développement local». Il s’agit là d’une déclaration sans équivoque, faite par le wali de Tizi-Ouzou, M. Brahim Merad, à partir de Tigzirt, lors de sa visite d’inspection et de travail, qu’il a effectuée, Mercredi dernier, à cette daïra ainsi qu’à celle de Makouda. Le Pourquoi de cette sentence : Voire, en visitant Mizrana, commune relevant de la daïra de Tigzirt, M. Merad a inspecté le projet portant extension du siège de l’APC, ainsi que celui de la poste de cette localité qui a fait récemment objet d’attaque. En sortant de cette dernière, le wali a été interpellé par les citoyens de Mizrana pour qu’il inspecte la polyclinique de cette municipalité se trouvant à quelques encablures du siège de la poste. Chose qui n’a pas été faite par le wali. Or que les riverains ont vivement insisté pour que cette polyclinique soit inspectée, à cause de l’état lamentable dont elle se trouve. Selon ces derniers, cette structure sanitaire est une coquille vide, dépourvue de toutes les commodités, ainsi que du personnel médical adéquat. En subissant de plein fouet les répercussions de cette situation, les citoyens de Mizrana ont profité de la visite du wali pour qu’il soit informé. Ces derniers ont jugé le fait que le wali n’a pas donné une suite positive à leur doléance principale, comme du mépris affiché à leur égard. En constatant que le wali n’a pas inspecté ladite polyclinique, les citoyens de Mizrana ont procédé le mercredi à la fermeture du siège de l’APC ainsi que de celui de la poste de la commune. Pour eux, cette action de contestation se veut comme réaction à la décision du wali qui n’a pas répondu favorablement à leur revendication. Car pour les habitants de Mizrana, c’est la polyclinique qui devait faire objet d’inspection, en priorité. Ceci, du fait que les prestations de soins sont basiques pour la population. Mais le wali de Tizi-Ouzou, lors de la séance de travail avec la société civile des deux daïras, a vivement dénoncé la fermeture des sièges de l’APC et de la poste de Mizrana. Pour lui, ces actions sont illégales, et que les initiateurs de celles-ci pénalisent beaucoup plus leurs concitoyens et freinent, par conséquence, le développement local. «Les revendications doivent se faire valoir dans un cadre légal», dira-t-il. Pour rappel, la RN12 a fait objet, ces dernières années, de fermetures systématiques et récurrentes. Une situation qui cause des désagréments incommensurables aux dizaines de milliers de travailleurs et de fonctionnaires y travaillant à la ville de Tizi-Ouzou et à Alger. De même, ces fermetures de routes engendrent des pertes économiques considérables pour la wilaya. À cet effet, le wali déclara d’emblée : «Dorénavant nous n’accepterons jamais ces pratiques. Ce sont des pratiques illégales qui nuisent à l’intérêt général des citoyens». Pour lui, cette question, portant sur l’état de la polyclinique, n’a pas été ignorée, et que le directeur de la santé et de la population (DSP) de Tizi-Ouzou a pris acte de cette doléance.

«Les bars illicites seront fermés sans distinction»

Durant cette séance de travail avec la société civile de Makouda et de Tigzirt, le wali de Tizi-Ouzou a demandé au directeur local de la santé et de la population (DSP) d’expliquer aux représentants de Mizrana, les suites données à leurs doléances. En prenant la parole, le DSP a fait savoir que la polyclinique de Mizrana, objet de ce bras de fer avec le wali, a été déjà inspectée par ses services. De ce fait, il affirma : «je reconnais que cette structure sanitaire se trouve dans un état déplorable donc, nous avons établi une fiche technique complète. Nous avons débloqué une cagnotte de 16 millions de DA pour sa réhabilitation complète. De ce fait, elle sera mise en service incessamment et fonctionnera H24», dira le DSP aux représentants de Mizrana. Dans ce sillage, le DSP a annoncé que ses services ont répertorié toutes les polycliniques en vue de leur amélioration. Il dira à ce propos, que la polyclinique de Tigzirt sera dotée d’un service d’hémodialyse et il sera mis en service le mois de Janvier 2016. Le secteur de la santé dans la wilaya, également, selon lui, sera doté de 15 ambulances supplémentaires. À la daïra de Makouda, l’insécurité engendrée par les bars illicites et les lieux de débauches, constitue la préoccupation majeure des habitants de cette localité. D’ailleurs, des banderoles ont été brandies à Boudjima, à l’occasion de la visité du wali, faisant état de l’amertume qu’endure la population locale, comme conséquence de la prolifération des bars illicites et des lieux de débauches. Il s’agit d’une action faisant acte, à l’adresse du wali, de la souffrance subie par les habitants de Makouda, en général, des insécurités causées par ces lieux de débauches. Interpellé sur cette question lors de la séance de travail avec la société civile, par les représentants de Boudjima, une commune relevant de la daïra de Makouda, le wali à donné suite à cette doléance. À cet effet, il déclara : «les bars illicites seront fermés sans distinction. Les lois de la république seront appliquées». Pour lui, les revendeurs des boissons alcoolisées doivent obéir à la réglementation, en annonçant dans ce sillage que, 37 bars illicites sont déjà fermés. Il annonça également : «des mesures seront prises pour instaurer la sécurité et éradiquer ces fléaux».

«Il y aura des CET à Mizrana et à Aghribs»

Interpellé par les représentants de Mizrana sur l’impératif d’un CET dans la localité et de la problématique des oppositions qui en découlent, M. Merad était catégorique à ce sujet : «il y aura des CET à Mizrana et à Aghribs. Je ne veux plus jamais entendre d’oppositions. Il s’agit là de la protection de l’environnement, voire de l’intérêt général de la population. Les lois de la république seront respectées». De ce fait, il a réitéré que les oppositions, qui s’accompagnent généralement par la fermeture de routes et des APC, ne seront plus tolérées. Pour rappel, le projet d’implantation des CET à Mizrana et à Aghribs a fait objet d’opposition frontale de la part des citoyens de ces localités. Sur place, voire durant cette rencontre avec les représentants de Makouda et Tigzirt, le wali a instruit les responsables de ces projets, à savoir la direction locale de l’environnement, de réaliser ces CET dans les meilleurs délais.

Par ailleurs, durant cette visite de travail aux daïras de Makouda et de Tigzirt, divers chantiers ont été inspectés par le wali de Tizi-Ouzou, accompagné des directeurs de l’exécutif, des députés et sénateurs de la wilaya, des chefs de daïras et P/APC de ces deux localités. Dans ce sillage, à Boudjima, M. Merad a inspecté le projet portant réalisation d’un Lycée de type 1 000/300. Les travaux ont démarré dans ce chantier depuis 2012 et sont en cours d’achèvement. À cet effet, le wali a instruit les concernés pour que ce lycée soit livré avant la prochaine rentrée scolaire. Également, à la commune de Makouda, le projet portant réalisation d’un nouveau siège d’APC pour la localité a été visité par le wali. Les travaux ne sont qu’à 30 % de réalisation. À Iflissen, commune relevant de la daïra de Tigzirt, M. Merad a visité des projets inhérents aux infrastructures scolaires, il s’agit de la réalisation d’un CEM et d’un Lycée de type 800/200. Pour le CEM, les travaux ont démarré en 2010 et sont à plus de 90 % du taux de réalisation. Concernant le lycée, les travaux ont démarré en 2012 et sont à 25 % du taux d’exécution et ce, à cause du manque de mains d’œuvre, selon les responsables du projet. Le wali n’était pas convaincu par cet état des lieux. Il a, donc, ordonné la résiliation du contrat pour l’entreprise contractante, et confier ce projet à une autre dans les plus brefs délais. Aussi, dans la commune de Tigzirt, des chantiers ont fait objet de la visite du premier responsable de la wilaya. Il s’agit de l’inauguration du stade communal de la municipalité. Il est question, par la suite, d’inspection du projet des 392 logements LSP, et celui des 50/60 logements LPL dont les travaux sont toujours en cours. En achevant ces visites sur chantiers, M. Merad a improvisé une rencontre avec les représentants de la société civile des deux daïras, en l’occurrence, Makouda et Tigzirt. À cet effet, pas mal de doléances ont été portées à l’adresse du wali par ces derniers. Pour les représentants de Makouda, outre la question des bars illicites et des lieux de débauches causant l’insécurité il est question, pour eux, de la réhabilitation de leur polyclinique qui se trouve dans un état lamentable. De même, selon ces derniers, la circonscription souffre d’un déficit en matière d’infrastructures pour les jeunes. De la nécessité de réhabiliter tous les établissements scolaires et de les raccorder au gaz naturel, ainsi que de la construction de stèles pour les martyrs, entre autres. Pour les représentants de Tigzirt, il s’agit approximativement des mêmes doléances. Outre celles-ci, il est question de la problématique des glissements de terrains qui revient comme un leitmotiv.

Le Glissement de terrains au village d’Ikneche soulevé

Dans ce sillage, le représentant du village d’Ikneche à Tigzirt, a porté à l’intention du wali, la menace que constituent les glissements de terrains pour la sécurité des habitants. «Depuis 2008 qu’on attend la solution à ce problème. Ils nous ont demandé de faire des études de terrains, que nous avons faites, et selon ces dernières notre village se situe dans une zone rouge, mais aucune solution n’a encore été trouvée. De ce fait, nous vivons sous une menace quotidienne d’un danger imminent», dira le représentant du village d’Ikneche. De son côté le représentant de la cité des 150 logements EPLF de la ville de Tigzirt fera un véritable réquisitoire à l’adresse du wali. Pour lui, les habitants de cette cité qui est construite en 1994, ont fait objet de vol. Ceci parce que leurs logements ne sont pas finis. Voire, ladite cité se trouve dans un état complètement délabré. «Nos logements ne sont pas finis. Cette cité se trouve dans un état complètement dégradé. Il y a des infiltrations partout, surtout, en période des pluies et de ce fait, nos bâtisses sont menacées. Il s’agit là d’un vol, car nous avons payé ces logements pour les recevoir dans cet état. Il faut une commission d’enquête pour rétablir nos droits et situer les responsabilités», dira ce dernier à l’encontre du wali.

De son côté le wali a tenu à donner des suites favorables à toutes ces doléances. À propos de la menace que constituent les glissements de terrains, il dira que des fonds spéciaux seront débloqués pour résoudre définitivement le problème. Il dira également que toutes les infrastructures de bases, objets de doléances, seront réalisées ou améliorées dans les délais et ce, selon l’ordre des priorités. Il a fait savoir, dans ce sillage, que le secteur du tourisme dans la région sera optimisé et valorisé pour cause que Makouda et Tigzirt recèlent des potentialités hautement considérables dans ce sens. Concernant les infrastructures sportives pour les jeunes, le wali a annoncé la réalisation des stades communaux aux localités de Mizrana et de Makouda. Pour le secteur de la formation professionnelle, il a instruit les responsables concernés, pour que chaque commune, du moins, soit dotée d’une annexe de la formation professionnelle.

Rachid B.

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