«Il a détruit la mairie»

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Près de deux mois après la diffusion d’un communiqué par un groupe de 10 élus à l’APC de Tazmalt, dans lequel est dénoncée, entre autres, «la gestion unilatérale, opaque et douteuse» du maire, M. Smail Mira, lequel est coupable, aux yeux des signataires de la requête d’«une violation de la réglementation (code communal, code des marchés)», le mis en cause a décidé de sortir de sa réserve pour répliquer sèchement à ses détracteurs.

D’emblée, le P/APC s’estime victime d’une «trahison» de la part de certains de ses colistiers, qui ont tourné casaque pour rejoindre le bloc d’opposition. «Pendant la précédente campagne électorale, j’ai conduit la liste ‘correction de la trajectoire’ composée de candidats supposés indépendants de toute chapelle politique. Il s’est avéré par la suite, que certains éléments de cette liste étaient d’obédience FFS», soutient-il au sujet de ces transfuges de la majorité. Tirant à boulets rouges sur l’ex-maire FFS de Tazmalt, M. Mira accuse : «Il (l’ex P/APC, ndlr) a détruit la mairie. Il l’a transformée en propriété familiale en recrutant à tour de bras des membres de sa famille, dont bon nombre d’entre eux occupent des postes fictifs et recevaient leurs salaires à la maison». Cultivant le souci du détail, il enchaîne : «nous avons recensé 38 employés municipaux de la famille de l’ex-maire durant son mandat. Je vous citerais également le cas d’une autre personne payée pendant 3 ans par la mairie, alors qu’elle exerçait ailleurs».

Poursuivant son réquisitoire, le maire charge son prédécesseur d’avoir «détourné des dons destinés pour les nécessiteux de la commune, au profit exclusif des membres de sa famille». Et d’enfoncer le clou : «Il nous a légué 5 milliards d’impayés que nous avons dû honorer ; il a acquis plus de 400 millions de drapeaux, qui ont fini leur course dans le décharge publique et j’en passe». L’édile communal n’est pas, non plus, tendre à l’égard d’un ex-vice président, contre lequel il retient : «le vol d’une armoire électrique, une vanne et trois motopompes et le détournement de moyens humains et matériels de la collectivité au profit de ses chantiers privés». Balayant d’un revers de la main les accusations dont il est l’objet par ses pourfendeurs, M. Mira assure avoir «insisté auprès du wali pour diligenter une commission d’enquête, afin de tirer les choses au clair». «La commission a fait son travail et je suis confiant quant aux conclusions de son rapport», ajoute-il. En définitive, le maire s’est dit convaincu que «les élus frondeurs sont mus par la seule volonté de bloquer le développement de la commune et de pénaliser la population».

N. Maouche

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