Vers la mise en place de cellules d'écoute au niveau des établissements scolaires

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Le président de la FOREM, Mustapha Khiati, a mis l’accent, hier à Alger, sur l’importance de mettre en place des « cellules d’écoute » composées de psychologues et sociologues au niveau de l’ensemble des écoles, afin d’atténuer la violence en milieu scolaire. M. Khiati a précisé en marge d’une journée d’études intitulée « Vers un projet d’une école algérienne sans violence », que ces cellules d’écoute permettront de prendre connaissance des problèmes auxquels les élèves sont confrontés et leur inculquer la culture de paix, de tolérance et d’acceptation de l’autre, en vue de venir à bout de la violence en milieu scolaire.

Evoquant une thèse de doctorat en sociologie sur la violence en milieu scolaire qui a révélé l’existence de milliers de cas de violence enregistrés annuellement au niveau des établissements scolaires, M. Khiati a tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur que prend ce phénomène appelant à trouver des solutions efficaces. Il a imputé la violence en milieu scolaire à plusieurs raisons dont la «surcharge des classes et la déperdition et l’échec scolaires», estimant que la détérioration de la relation enseignant-élève constituait «la principale cause à l’origine de comportements agressifs chez l’élève».

Organisée par la FOREM en coordination avec la CNCPPDH et l’Observatoire national des droits de l’enfant, la journée d’études sera sanctionnée par trois propositions sur la prise en charge éducative et psychologique des élèves, parents, enseignants et personnels des écoles, afin qu’ils puissent bénéficier d’orientations et formations dans la perspective du projet d’une école algérienne sans violence. Selon une étude menée par la sociologue Abbasia Rahoui de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, au niveau de certaines écoles primaires dans la même wilaya, «le mauvais traitement de l’élève par son enseignant est étroitement lié aux comportements violents chez l’enfant». Elle a préconisé dans ce sens, une formation des enseignants en pédagogie et psychologie en plus de la présence, au niveau de chaque établissement scolaire, d’un psychologue et d’un sociologue afin de prévenir les actes de violence. Pour sa part, le psychologue Khaled Abdesselam a appelé à la mise en œuvre de la «stratégie de formation psychologique et pédagogique continue au profit de l’ensemble du personnel en contact avec l’élève», appelant à enrichir le contenu des programmes scolaires de manière à ancrer chez l’élève les valeurs de dialogue et de tolérance afin de venir à bout à la violence au sein de l’école. Revenant sur les causes de ce phénomène, il a cité notamment le développement des technologies de la communication et de l’information en ce qu’elles véhiculent comme photos et scènes de violence, appelant à l’adoption de stratégies de sensibilisation en faveur des différents acteurs concernés.

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