Ces artisans qui réinvestissent le marché hebdomadaire

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Un maréchal-ferrant qui ferrait les pieds de deux mulets. Voilà, ce qui a attiré, jeudi dernier, l'attention des badauds au marché hebdomadaire de Tazmalt.

Yeux « exorbités » et l’air hébété des citoyens entouraient le maréchal-ferrant, lequel était en train de clouer les fers aux sabots de deux mulets. C’était un spectacle plutôt inhabituel pour eux, surtout pour les plus jeunes, qui n’ont pas vu pareille besogne de leur vie. Car, de nos jours, ce métier n’est presque plus exercé dans la région! Il faudra remonter jusqu’à la moitié des années 1990 pour remémorer de pareilles scènes de maréchaux-ferrants qui officiaient, à cette époque, dans ce même marché hebdomadaire de Tazmalt. Durant ces années-là il y avait du boulot pour eux, car beaucoup de paysans et d’éleveurs ramenaient leurs bêtes, que ce soit les chevaux, les mulets, les baudets ou les bovins, afin de les faire ferrer. C’était quelque chose de banal et cela ne suscitait pas d’intérêt pour les citoyens. Mais de nos jours, beaucoup de jeunes gens, notamment, ne connaissent pas ce métier. Jeudi dernier, ces jeunots ont découvert, pour la première fois, ce métier de maréchal-ferrant. Eh oui, les montures se font clouer des fers à leurs sabots, pour leur faire éviter que ceux-ci ne soient érodés. Dans ce même marché nous avons remarqué une chose inaccoutumée: le retour en force de la brocante. En effet, ce commerce commence à avoir beaucoup d’adeptes, lesquels se « recrutent » parmi, surtout, les couches moyennes et défavorisées. Toutes sortes d’objets d’occasion sont exposées à la vente par les brocanteurs, qui ont pignon sur rue. En plus des prix « cassés » proposés, les clients trouvent leur compte avec des pièces, bonne occasion. Il y avait de l’électroménager, de la vaisselle, des composantes électroniques, des pièces de mécanique, des accessoires de téléphonie, etc. L’intérêt des clients se porte, également, sur les produits artisanaux, lesquels sont revenus en force, et ce, au grand bonheur des fabricants locaux. Franchement, les produits exposés à la vente à même le sol sont absolument de meilleure qualité que les produits chinois contrefaits et fabriqués, frauduleusement, avec des matières recyclables et cancérigènes en plus ! Les marteaux, les pioches, les pelles, les râteaux, les fourches et bien d’autres pièces fabriquées par les forgerons-ferronniers de métiers de la région sont solides et fiables. Malheureusement, l’on continue à importer ces outils, qui ont certes un design, mais qui ne sont pas plus solides que les outils de nos artisans. Nous avons remarqué dans la foulée, l’intérêt que portent beaucoup de chefs de familles aux fourneaux cylindriques artisanaux. Ces chauffages, fabriqués par les ferronniers de la région, restituent la chaleur en brûlant le grignon et le bois. C’est un chauffage très économique et beaucoup de ménages souhaitent l’avoir à la maison surtout avec l’austérité qui se profile à l’horizon. Ces récipients cylindriques coûtent entre 5 000 et 7 000 DA, selon le volume, mais ils sont vraiment très pratiques. Cela prouve que nos artisans ne manquent pas d’idées, pour peu qu’on leur fasse confiance !

Syphax Y.

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