Le village Aït Ali s’est paré de ses plus beaux atours pour abriter ce cinquante- cinquième anniversaire des manifestations du 11 Décembre 1960.
C’est au niveau du foyer de jeunes du village que s’est déroulée la cérémonie- l’une des rares structures de la jeunesse à dans toute la wilaya de Tizi-Ouzou, et qui offre de nombreuses activités aux jeunes-. En effet, un programme riche en activités a été concocté par le comité dudit village, en collaboration avec les autorités locales ainsi que la kasma de l’organisation nationale des moudjahidines.
«Nous avons préparé une exposition avec des photos et des tableaux retraçant certaines scènes de la guerre de libération. Nous avons aussi présenté une conférence sur le thème de cette journée du 11 décembre 1960, ainsi que des activités artistiques, et nous sommes allés à Aït Yahia Moussa pour visiter le musée «Krim Belkacem», à Tizra Aissa», nous déclare M. Mouloud Amrani, le directeur du foyer de jeunes d’Aït Ali. Des visiteurs, jeunes et moins jeunes sont venus des villages voisins à savoir Aït Boumaza, Hellil et autres pour assister et participer à cet événement. «En tant que jeunes du villages d’Aït Ali de Frikat, nous sommes très honorés que la célébration du 55ème anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, se soit déroulée chez nous. Cela nous a permis de vivre pleinement cet événement, mais surtout, nous avons appris beaucoup de choses sur la glorieuse révolution armée, d’autant plus que notre région, à l’instar de toutes les autres du pays, a payé un prix fort pour avoir l’indépendance», nous confient quelques jeunes adhérents au foyer de jeunes du village, tout en exprimant leur satisfaction d’avoir eu l’occasion de visiter la maison natale de celui qui fut l’artisan, le héros de la révolution et le signataire des accords d’Evian qui allaient mettre fin à plus de sept années de guerre. «J’ai eu la chance de faire le déplacement à Aït Yahia Moussa pour assister à cette commémoration, grâce aux moyens de transport mis à notre disposition par notre APC, et j’ai également eu l’occasion de passer par Bougarfène à Ighil-El Vir où avait eu lieu la célèbre bataille du 6 janvier 1959. C’est fantastique !», nous confie un habitant d’un village voisin. Par ailleurs, nous avons eu la chance de rencontrer et de faire la connaissance d’Aami Mohamed, ancien fonctionnaire en retraite depuis quelques annés, et qui ayant vécu les événements du 11 Décembre 1960. «C’est vrai que je suis pratiquement le seul ici à avoir vécu cette mémorable journée des manifestations du 11 décembre 1960, car ma famille, comme beaucoup d’autres, a fui les affres de l’opération «jumelles», pour se réfugier à Alger, plus exactement à Kouba. Je me souviens toujours de cette journée, car elle est inoubliable, du fait que c’était la première fois que je découvre les couleurs du drapeau algérien», nous confie notre interlocuteur avec le sourire en regardant les jeunes qui nous entouraient, et d’ajouter «lors de cette manifestation où l’on a revendiqué l’indépendance nationale, les manifestants n’avaient pas brûlé de pneus comme cela se fait maintenant dans les différentes émeutes. Tout le monde criait d’une seule voix : Algérie algérienne ! Algérie musulmane !».
Essaid Mouas

