Le lait en sachet se fait rare

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Le lait en sachet, soutenu par l’État, produit consommé en grandes quantités, continue de faire des siennes au grand dam des citoyens.

La demande en ce produit de base monte crescendo en raison de ces différents usages comme au petit déjeuner, préparation de gâteaux, de flanc… Décidément, les pouvoirs publics peinent à trouver une solution concrète à la crise du lait. En effet, certaines localités peinent à se procurer le fameux sésame qui n’en finit pas de tenir la dragée haute aux familles, dont le revenu est modeste. Dans les différentes communes de la wilaya de Béjaïa, les habitants souffrent le martyr à cause de la rareté du lait en sachet. Trouver ce fameux sachet est devenu une véritable prouesse. La rupture de stock en poudre de lait à la laiterie « La Vallée » à Tazmalt, n’a fait qu’empirer les choses à tel point que les autres laiteries comme Ramdy n’arrivent plus à satisfaire la demande, montant crescendo.

La pénurie de lait en sachet tend à exacerber les ménages, acculés par les interminables files d’attente devant les épiceries et les supérettes. À Chemini, la crise du sachet de lait perdure depuis belle lurette, sans que cette pénurie ne faiblisse d’un iota. Se procurer un sachet de lait pasteurisé est devenu pour tous les citoyens un véritable cauchemar, car il faut se lever tôt le matin pour «quémander» une maigre ration, deux ou trois sachets de lait.

Les épiciers sont contraints de rationner sa distribution afin de satisfaire un tant soit peu les consommateurs. Des marées humaines s’entassent devant les épiciers dans l’espoir de se voir procurer un misérable sachet de lait. «Il faut, quelquefois, avoir les nerfs d’acier pour faire le pied de grue devant les supérettes et autres épiceries», nous avoue un sexagénaire. Des pères de familles ouvrent souvent le bal de la chaîne humaine devant le commerçant du coin dans l’espoir d’acheter ce produit tant prisé par les bambins en premier lieu. La hausse des prix de lait en brique des marques Candia et Soummam n’a fait qu’accentuer la demande sur le sachet de lait, cédé à 25 dinars le litre. Bon nombre de ménages, qui consommaient dans un passé récent du lait en brique, se sont rabattus sur le lait pasteurisé moins cher que son rival.

Dans la localité d’Akfadou, à 60 kms du chef-lieu de la wilaya, le lait en sachet se fait désirer par les villageois qui n’ont d’autres choix qu’observer des files d’attente de bonne heure. Bien que ce ne soit pas la première fois que le lait pasteurisé disparaisse des étals, la présente crise, qui perdure, pèse lourdement sur les citoyens, notamment les petites bourses. Elle pénalise énormément les ménages habitués à consommer en grande quantité ce produit de première nécessité qu’est le lait en sachet. Les laitiers ou autres épiciers, qui en sont approvisionnés parcimonieusement, n’ont trouvé d’autres moyens que de rationner sa distribution en se limitant, parfois, à ne vendre qu’un sachet par client afin de permettre à l’ensemble de la clientèle d’en bénéficier.

Au demeurant, les éleveurs du cheptel bovin s’estiment, quant à eux, lésés par la montée en flèche des prix de l’aliment du bétail et du fourrage. Ayant ras-le-bol de la cherté du fourrage, les éleveurs ont investi la rue, l’été dernier, réclamant haut et fort la nécessité d’une prise en charge de cette filière, laissée à l’abandon par le gouvernement algérien, selon leurs dires. Les frondeurs, venus en masse et de Tizi-Ouzou et de Béjaïa, lors de ces actions de rue, ont pris d’assaut les laiteries Soummam et Danone, implantées à la zone d’activité de Taharacht à Akbou. Dans le même sillage, le lait frais de vache reste inaccessible pour les petites bourses en raison de son prix jugé élevé. De même, le lait en poudre est de loin onéreux, d’autant plus qu’il est cédé à des prix dépassant les 350 dinars. La tension promet d’aller crescendo sur ledit produit, tant prisé par les familles algériennes. La persistance de la crise de lait en sachet est à l’origine la dépendance de l’Algérie vis-à-vis des marchés extérieurs. Il faut rappeler que la production mondiale a connu des crises cycliques depuis l’année dernière en raison du phénomène de la sécheresse ayant sévi dans des régions du monde, comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie et le Nord-est des États-Unis. Par ailleurs, il y’a eu une augmentation de la matière première de 47 % en décembre 2013 par rapport à décembre 2012 et de 43 % en novembre par rapport à novembre 2012. L’encouragement de la production locale est une condition sine qua non pour pallier aux oscillations des prix de la matière première sur le marché international.

Bachir Djaider

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