Les amateurs de la pêche qui venaient de Draâ El-Mizan et même des villes environnantes, à savoir Aomar et Lakhdaria (l’ex-Palestro) dans la wilaya de Bouira, pour passer leur week-end aux bords du barrage d’eau, ont été privés de ce loisir, car, faudra-t-il le dire, des consommateurs d’alcool s’étaient accaparé ce lieu pour s’adonner à la beuverie. Dernièrement, suite à l’intervention musclée des riverains, l’endroit est redevenu plus paisible si bien que les pêcheurs ont sauté sur l’occasion pour retrouver leur passion. » Je vous assure que c’est le meilleur endroit où je trouve le calme. Toute la semaine, je n’attends que le week-end pour passer ici mes deux jours de repos. Avec mes deux enfants, on passe toute la journée à surveiller le bout de la ligne. Même si parfois on rentre bredouilles, on est quand même contents d’y avoir passé la journée. Et parfois, c’est l’aubaine. On attrape deux à trois carpes que nous dégustons le jour d’après après les avoir bien nettoyées et salées. Car, les carpes ou les saules du barrage ne peuvent être consommées si elles ne passent pas au moins une nuit dans du sel », nous confiera Ammi Mouh, l’un de ces férus de la pêche. Comme cet interlocuteur, d’autres ont applaudi le geste des riverains qui ont délogé ces intrus. « Normalement, cet endroit devrait être un coin pour les familles qui n’ont pas de moyens de se payer des sorties vers des parcs ou autres destinations touristiques. Je vous assure que si une auberge venait à voir le jour dans cet endroit, elle ne désemplirait pas », remarquera un autre pêcheur. Plus d’une trentaine de personnes déploient leurs cannes à pêche et attendent des heures et des heures que le poisson vienne mordre à l’hameçon. » Certaines carpes pèsent jusqu’à cinq kilos. Vraiment, celui qui a de la chance aura l’une d’elle au bout de son hameçon. Notre plaisir est le moment où l’un de nous retire à la surface un gros poisson. Alors, c’est la joie », reprendra Ammi Mouh. En tout cas, il n’y a pas de plus beau que ce spectacle offert par les pêcheurs en fin de journée, en se prenant en photos devant le fruit de leur pêche. Il faudrait que ce barrage soit clôturé afin d’éviter des noyades car, depuis sa réalisation au milieu des années 70, pas moins de dix personnes y avaient trouvé la mort.
Amar Ouramdane