Les Meidas des classes moyennes s’appauvrissent à vue d’œil. Le menu se réduit comme une peau de chagrin et ce, à cause d’une flambée sans précédant des prix des légumes secs qui ont entamé une vertigineuse ascension, depuis l’arrivée de la première vague de froid. Une période qui entraîne automatiquement un changement de la composante des menus qui passe des repas froids pour l’écrasante majorité des ménages qui se rabattent durant toute la période chaude sur les salades, la tomate, le piment et l’oignon vert, aux incontournables repas chauds faits de soupes de pâtes, et légumes secs durant les six mois de la saison fraîche. Malheureusement, la plupart des foyers de la classe moyenne ne peuvent plus s’offrir un repas équilibré et protecteur durant cette période de grand froid et ce, en raison d’une inflation débridée des légumes secs. C’est le cas de l’haricot blanc, le plus prisé par les ménages, dont le prix avoisine les 240 DA le kg. Les lentilles qui viennent en seconde position dans les menus d’hiver affichent 180 DA, le pois chiche est aussi cédé à 180 DA, le pois cassé à 160 DA. Cela en parallèle aux légumes verts introduits dans les repas chauds, dont la pomme de terre s’affiche à 40 DA, le navet et carotte à 70 DA, l’haricot vert à 160 DA, les fèves à 120 DA et la carde à 100 DA. Quant aux viandes, elles ne sont plus qu’un vieux souvenir avec la viande bovine qui s’affiche à 900 DA le kilo, ovine à 1100 DA, la volaille sur pied à 225 DA, celle déplumée et vidée à 300 DA le kg, et enfin le poison qui oscille entre 350 et 400 DA. D’où un appauvrissement sensible de la marmite et un rationnement drastique du menu que ces ménages à revenus moyens peuvent offrir à leur progéniture, loin des indispensables repas équilibrés en saison froide. Encore heureux que la majorité des enfants profitent du repas de midi des cantines scolaires. Les citoyens des compagnes et zones rurales profitent de plusieurs ingrédients gracieusement offerts par dame nature en cette période hivernale, tels que les champignons, les asperges, la carde sauvage et plusieurs autres espèces d’herbes comestibles qui poussent durant cette saison. En guise de viande, ils s’offrent des grives et des étourneaux, oiseaux migrateurs qui font la joie des jeunes et même moins jeunes qui les chassent à l’aide de pièges et qui servent à ramener la soupe et lui donner du goût. Un esprit saint dans un corps saint ne cesse-t-on de nous marteler à la face, oui mais pour avoir un corps saint, il faudrait d’abord lui offrir un repas équilibré.
O. S.