Le film "Court" fait le procès du système judiciaire indien

Partager

Le jeune réalisateur indien, Chaitanya Tamhane, dévoile le système juridique de son pays à travers le procès d’un chanteur raconté dans son film « Court » projeté lundi soir, à Alger. En compétition au 6e Festival international du cinéma d’Alger (FICA) dédié au film engagé cette fiction dramatique de 116 mn examine le système juridique indien à travers le procès d’un chanteur accusé d’inciter au suicide à travers une chanson. Ses déboires commencent le jour où il s’est produit à Bombay, un village où le cadavre d’un égoutier a été retrouvé dans les canalisations souterraines. Faute de témoins et de preuves, son avocat rejette les charges retenues contre son client plaidant innocent. Après plusieurs renvois, le tribunal rend son verdict et l’accusé retrouve la liberté. À travers ce procès-fiction, le réalisateur a réussi à établir un compte rendu circonstancié du système juridique indien, qui constitue une entrave aux libertés publiques et individuelles. Porté par cet élan de dénoncer le système juridique, le réalisateur condamne en nuançant son point de vue à travers ce chanteur arbitrairement expédié en prison pour s’être produit en public. Dans un décor sobre et élégant, le film déroulé sur un rythme musical de Sambhaji Bhagat tient en haleine le spectateur sur presque deux heures, durant lesquelles le juge, l’avocat et son client occupent le centre de l’écran. Bien qu’ils soient débutants, les acteurs ont fait preuve de talent dans l’interprétation empreinte de subtilité et de légèreté dans le geste et la parole. Le 6e FICA se poursuit jusqu’au 19 décembre avec au programme 16 films entre documentaires et longs métrage de fiction projetés en compétition à la Salle El Mouggar et rediffusés à la Cinémathèque d’Alger.

Partager