Les travailleurs de la Cotonnière de DBK manifestent à Alger

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Les travailleurs de la Cotonnière sise à Draâ Ben Khedda ( DBK) sont toujours courroucés. Leur colère monte d’un cran. Et pour cause, leur problème qui remonte à 1996 et qui s’articule autour des salaires, du volet social et de la matière première n’est jusqu’à ce jour pas pris en charge par la direction-mère. Le statu quo dans lequel se battent au quotidien les travailleurs, au nombre de pas mois de 900, de la COT de DBK, n’a fait qu’empirer leur situation socioprofessionnelle. Une raison pour laquelle le comité des travailleurs, appuyés par la section syndicale de l’UGTA, ont décidé de pousser le bouchon plus loin dans l’optique de faire entendre leurs déboires. Après avoir décrété un arrêt de travail de quatre jours et bloqué l’autoroute, les travailleurs de cette entreprise ont jugé utile de se déplacer à la direction générale espérant sensibiliser leurs responsables qui devant les multiples cris de détresse n’ont affiché qu’un « silence radio ». Ils étaient, en effet, très nombreux, une centaine de protestataires, à venir à Alger pour observer un sit-in au niveau du groupe Texmaco, leur direction générale. Bravant le froid et la pluie, ces derniers déplacés en bus ont clairement affiché leur ras-le-bol et leur désappointement. Des banderoles sur lesquelles sont mentionnées en grand et en large les revendications ont été placardées à l’entrée du groupe. Le simple passant ne pourra pas les rater. « Du pain et du lait pour nos enfants… », « CTO de DBK, du coton pour travailler, non à la mendicité de la matière première », sont entre autres les slogans brandis par les protestataires. Ces derniers dénoncent les retards accusés dans les versements des salaires. « Nous sommes payés au compte-gouttes », a fulminé un des employés qui souligne que ceci constitue la goutte qui a fait déborder le vase. « Au lieu de verser l’intégralité du salaire, l’entreprise nous donne des miettes en avançant le motif du manque de production”, lance un autre. Ce dernier, pour appuyer ses dires, il a souligné que « depuis le mois de mars, nous n’avons pas reçu nos salaires convenablement. A chaque fois, ils nous donnent des sommes dérisoires ». Lui emboîtant le pas, son collègue avance « qu’à la veille de l’Aïd les travailleurs n’ont touché qu’une paie de 4 500 DA et quand on demande notre dû, l’administration nous impose toute une procédure pour nous donner 1000 DA « . Un autre cri du fond de la salle : « Nous ne savons plus à quel saint nous vouer. On vit dans une situation précaire ». Pour ce qui est de la question relative au volet social, les protestataires exigent de leur direction de débloquer l’enveloppe de 3 millions de dinars pour prendre en charge les retraités et les départs volontaires. Un représentant du collectif explique que ces derniers continuent de percevoir leur salaire de la CTO, alors qu’ils devaient être payés par la Caisse nationale des retraités. « Nous voulons savoir où sont passés ces 30 millions de dinars », balance un ouvrier, la colère à peine voilée sur son visage. Ce dernier fait savoir que pour traiter le sureffectif, il a été libéré pas moins de 457 agents en départ volontaire et mis en retraite. « Le comble dans tout cela est que d’un côté l’administration avance le problème du sureffectif et d’un autre, une vague de recrutement a été lancée », déplora un membre du collectif avant de conclure : « La Cotonnière marche bien, donc je me demande pourquoi ils ne nous règlent pas les créances ».

Wassila Ould Hamouda

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