La trituration des olives a atteint son rythme de croisière dans les huileries que compte la commune d’Ath Mansour. Les aires de stockage aménagées dans les cours des huileries s’avèrent exiguës pour contenir les récoltes d’olives. La trituration et la presse de ces monticules d’olives se font au fur et à mesure. Il faudra aux propriétaires des récoltes attendre et patienter quelques jours pour pouvoir récupérer leur huile d’olive, car la demande explose littéralement dans ces huileries, qui essaient de satisfaire une clientèle nombreuse, laquelle se « recrute » non seulement de la région mais de bien d’autres wilayas, comme Bordj Bou Arréridj, M’sila, Setif, Mila,… car dans ces contrées, il n’y a pas la moindre presse, comme l’ont attesté d’ailleurs beaucoup de nos interlocuteurs. Qu’à cela ne tienne, comme l’activité des huileries au niveau de la municipalité d’Ath Mansour va bon train, cela induit, bien évidemment, une production accrue des déchets. Ceux-ci sont les margines et le grignon. Ces déchets que les écologistes présentent comme hautement toxiques pour la flore et la faune, sont évacués dans la nature sans aucun ménagement. Les propriétaires des huileries, pour ne pas les nommer, frappent contre le mur la règle qui stipule que chaque presse doit aménager des bassins de décantation pour l’épuration des eaux chargées de margines, afin qu’elles soient évacuées dans la nature débarrassées de tous déchets polluants! Mais force est de constater que cela n’est que le cadet de leur souci, étant donné que les déchets oléicoles continuent à être évacués en toute impunité. C’est ce que nous avons constaté de visu, d’ailleurs, dans les différents cours d’eau qui traversent la commune d’Ath Mansour. En effet, la pollution aux margines a atteint un seuil intolérable dans cette localité. Les oueds de Tizerviline, Amarigh et Sahel sont complètement pollués depuis le début de la campagne d’olivaison. La couleur des eaux de ces cours d’eau vire au brun, signe que les margines sont présentes en quantité dépassant tout entendement. Cette calamité naturelle va se répercuter -si ce n’est pas déjà le cas- sur l’écosystème, surtout sur la nappe phréatique et le tissu végétal entourant lesdits cours d’eau !
Y. S.
