Sur la piste du sel

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Le Arch Imelahen est la dernière tribu kabyle du Sud partageant ses binettes avec la wilaya de M’sila (Sidi Daoud et Ouanougha). Thamalahth est composée de plusieurs villages : Thafarkout, Thamiziavth, Thiksrain, Ighil Nait Ameur, Ighzer Oumaziave, Ighzer Oumanchar et enfin Ighzer Boulghmen et Ighil Math Rayou.Signalons que 80% du territoire de Thamelahth est composé de forêt vierge et dense, c’est une région dont les terres sont des plus arides et stériles car composées d’ardoise avec d’importants gisements souterrains de sel d’où elle tire son appellation. Les terrains accidentés recouverts de végétation, difficiles d’accès, ont fait que nos moudjahidine ont jeté leur dévolu sur les lieux. Aménageant des centres d’entraînements, de repos ainsi que plusieur hôpitaux qui accueillaient les blessés et même les civiles malades ont été pris en charge dans ces hôpitaux de fortune. Quels qu’étaient les moyens utilisés par l’armée française, elle n’est jamais parvenue à les déloger ; et à chaque opération dans cette région, les Français laissaient derrière eux plusieurs morts, les pertes qu’ils ont subies dans la zone de Thamalahth sont incalculables ; même les avions de combat de la fameuse “huitième armée” ont été tenus en échec, ni moins encore les tonnes de bombes NAPALM ou de gaz asphyxiants lâchées bien souvent sur la population n’ont eu de résultats. Le arch Imalahen est une population qui a énormément souffert des affres de la guerre, de guerre basse. Et dans le but d’isoler les Moudjahidine de leur soutien, les autorités françaises ont fini par détruire tous les villages et regroupé le Arch dans le sinistre camp de concentration dit “la gare” qui est l’actuel chef-lieu de la commune d’Ahnif. Avant son évacuation, la population de ce Arch pour vivre et devant la stérilité des maigres lopins de terre, a versé dans l’exploitation de ce que la dame nature a bien voulu leur offrir (le sel et les pommes de pins) “Lamlah et Izoumbeyen”. Pour le sel, ces citoyens l’ont toujours exploité de manière traditionnelle ; les gisements situés en profondeur, c’est la remontée des eaux qui se charge de le ramener à la surface ; mais dilué avec l’eau, il remonte complètement fondu. A sa sortie, il est canalisé vers des cuves naturelles ; après l’évaporation de l’eau, le sel reprend sa forme dans ces cuves ; mis dans des sacs, il est fin prêt à la consommation sans aucune autre forme de traitement. Pour dire que quelqu’un est charmant les Kabyles disent “Mellah”, soit dégoulinant de sel. Nous pouvons dire d’Imallahen, dont la majorité sont bruns, qu’ils sont charmants au sens large du terme. Pour les pommes de pins (Izoumbeyen), pour obtenir le fruit l’opération est des plus simples. La totalité de la vaste forêt de Thamalahth est composée de pins d’Alep “Thaydha”. A l’âge adulte, cet arbre sobre produit des fruits appelés pommes de pins qui mûrissent en été. Les villageois cueillent ces fruits, les entreposent en tas, et après les avoir couverts de branchages, ils mettent le feu en veillant à ce qu’ils ne soient pas calcinés mais seulement grillés. Chauffé, ce fruit ouvre ses pétales et prend la forme d’un artichaut, il laisse tomber les pépins après qu’il soit renversé et légèrement secoué. Arrosés d’eau salée, ces pépins ont un goût et une saveur exceptionnels. Il convient de signaler que ces deux activités sont actuellement totalement abandonnées.

Omar Soualah

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