Depuis dimanche dernier, la commune d’Amizour organise une semaine culturelle en plein centre-ville, dans et à proximité du Centre culturel Malek Bouguermouh.
Des dizaines d’exposants sont venus présenter leurs produits à la population. Ils sont venus de Béni Maouche, d’Adekkar, d’Aokas, de Béjaïa, de Feraoun, d’Amizour et de tous les environs, ainsi que d’Ath Yenni. La veille déjà le comité d’organisation avait installé aux abords du Centre culturel qui fait face au siège de l’APC, une vingtaine de chapiteaux, mis à disposition d’Amizour par la commune de Béjaïa. À l’intérieur du Centre culturel, les espaces ont été aménagés afin d’accueillir les exposants avec tous leurs produits. Au rez-de-chaussée, sont présentés essentiellement des gâteaux, du couscous, de la rechta et d’autres produits culinaires. Les exposantes et exposants sont venus de la commune d’Amizour même et d’Aokas. Des gâteaux de toutes sortes sont présentés. À noter la particularité des gâteaux à base de caroubes, réalisés par les pâtissières d’Aokas. Celles du Centre sportif de proximité d’Amizour ont également présenté plusieurs variétés de gâteaux, dont de très beaux entremets. Ces pâtissières assurent, au CSP, des formations aux jeunes. Il y a aussi une grande variété de produits tout aussi attirants pour les fins gourmets. Au premier étage du Centre culturel, on est tout de suite accueillis par une exposition artistique, consistant en divers tableaux de peinture, ainsi que des produits transformés et artistiquement travaillés. L’artiste est une femme originaire de Seddouk, habitant dans la région de Tifritine. À côté plusieurs couturières présentent différents produits : robes, nappes, draps et divers autres produits. Il y a un véritable choix et les visiteurs passent de longs moments avec les exposantes à discuter des produits proposés. Des achats ont été faits sur place et les visiteurs semblent satisfaits de la qualité des produits qui leurs sont présentés. Les plus fins négociateurs arrivent toujours à obtenir d’excellents prix. Au même endroit, un charmant couple venu d’Ath Yenni présente les célèbres bijoux de la région. Argent et corail sont à l’honneur, et une large gamme de produits est présentée, pour faire plaisir aux visiteurs. À l’extérieur du centre, richement décoré par une pépiniériste de la région, les espaces ont donc été aménagés pour accueillir des exposants présentant divers types de produits, culinaires, industriels et artisanaux, ainsi que des produits du terroir. Ainsi, les producteurs de Béni Maouche, venus en force, ont ramené divers produits, dont leurs célèbres figues sèches, des olives et de l’huile d’olives, du miel,… etc. Ce qui est intéressant est de constater que malgré leur manque de moyens, ces producteurs se sont engagés dans la transformation de leurs produits. Ainsi, on trouve des confitures, du vinaigre et divers autres produits réalisés à base de figues. Un jeune venu de Merj Ouamane a également présenté une variété de produits à base de miel. À vue d’œil, il s’est engagé dans la qualité présentant au public ses produits, accompagnés d’explications diverses sur les bienfaits du miel et du pollen. Sur le plan purement pédagogique, le Centre de formation professionnelle d’Adekkar, et l’Institut technique de l’arboriculture fruitière et de la vigne, l’ITAFV de Takerietz sont venus présenter chacun en ce qui le concerne leurs produits. Le premier a essentiellement présenté les formations dispensées concernant la céramique et l’apiculture. Le deuxième explique aux visiteurs comment entretenir les arbres fruitiers et les développer. D’ailleurs, au deuxième jour de cette semaine culturelle, est prévue une rencontre autour de l’arboriculture, de l’oléiculture, de l’horticulture, de l’apiculture et différentes techniques de production et d’entretien de cette richesse naturelle qui développe notre agriculture. L’artisanat n’est pas en reste, puisque dans ces stands sont présentés plusieurs produits. Le premier étant Ammi Salah qui présente les maquettes de bateaux, reproduits en miniature, à l’exacte copie des originaux. L’artiste est à la recherche de moyens pour former des jeunes et assurer la transmission de son savoir-faire. Il a à cœur particulièrement les handicapés qu’il estime mieux à même d’assurer la relève. Plus bas, un artiste d’Aokas transforme tout ce qui lui tombe sous la main. Bois, ferraille, coquillages,… Un autre artisan fait dans l’osier et présente de très beaux produits : paniers, lustres, miroirs,… Les céramistes de Béjaïa sont également de la partie. Côté entreprises, on constate la présence de plusieurs entreprises accompagnées par l’ANGEM, ainsi que CEVITAL qui a décidé d’organiser des séances de découverte de ses produits et de la dégustation de ses jus de fruits et de son eau minérale. Les banques sont également de la partie, avec la BDL, la CNEP et la BNA. D’autres opérateurs économiques sont également attendus pour la suite de cette semaine culturelle d’Amizour, la première du genre. Côté public, les exposants ont été surpris par le nombre de visiteurs et la qualité de la relation et de la discussion. Un exposant présentant des produits détergents qu’il réalise à base d’huile d’olives, nous a confié qu’il a été agréablement surpris par cette première journée. Lui qui est habitué aux expositions, il ne s’attendait pas à cet engouement du public Amizourois dès le premier jour. Malgré le peu de communication qui a été fait autour de la préparation de cette semaine culturelle, le public est venu fort nombreux, rendant les espaces exigus et encombrés. On attend encore plus de monde, au fur et à mesure de la circulation de l’information auprès du public de toute la région. Cette semaine rentre dans le cadre de la préparation des Journées Méditerranéennes d’Amizour AMIMED. Cet événement prévu pour l’automne de cette année a été reporté au printemps prochain. Une série d’autres événements est prévue pour les mois prochains, en attendant le grand événement méditerranéen qui verra l’organisation du Premier Colloque Méditerranéen d’Amizour sur le développement local, en collaboration avec l’université de Béjaïa. En janvier prochain est prévue une semaine de célébration du nouvel an Amazigh, Yennayer, suivie dès la première semaine de février des Journées scientifiques d’Amizour, puis des Journées économiques en mars prochain. Pour l’heure, ce lundi a été programmé pour accueillir des conférences sur l’agriculture dans la matinée, puis dès le début d’après-midi, Salem Ould Slimane et Mhamed Hassani présenteront leur poésie au public, avant de laisser la place à Rachid Oulebsir qui animera une conférence sur le patrimoine culturel immatériel de la Kabylie. La journée d’aujourd’hui, mardi, est consacrée, en marge des expositions, à la découverte des jeunes talents qui viendront présenter leurs créations musicales et artistiques, suivie, le mercredi, d’une journée spéciale pour les femmes avec la présentation d’un défilé de mode dès la matinée et de la production de l’orchestre féminin de Cheikh Saddek Lebdjaoui dans l’après-midi. La clôture de la semaine sera assurée par deux galas-artistiques animés par Momous et Boudjemâa Agraw le jeudi après-midi. Avec cette première semaine, le public, qui a déjà répondu présent, s’est déclaré content de voir qu’Amizour organise ce genre d’événements dont la population locale a vraiment besoin. D’habitude, il fallait aller jusqu’à Béjaïa, Sidi-Aïch ou Akbou pour visiter ce genre d’expositions. Amizour est pourtant une commune très riche, avec des potentialités de développement très importantes et des perspectives d’avenir très prometteuses. Cette semaine est, donc, venue à point nommé répondre à un besoin réel de la région.
N. Si Yani

