L’inévitable retour aux sources

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De plus en plus de nos concitoyens, habitant hors de la commune d’Aïn El Hammam, se pressent pour y revenir, dès que le temps le leur permet.

Les vacances scolaires des enfants ou le congé des parents deviennent un prétexte, tout trouvé que les intéressés mettent à profit pour un retour aux sources. Comme pour les vacances d’été les congés d’hiver de cette année ont commencé dès ce vendredi, par drainer de nombreux visiteurs dans la région d’Aïn El Hammam.

Les véhicules immatriculés hors de la wilaya de Tizi-Ouzou sont visibles sur les routes de la commune dans un incessant va et vient. Les plaques, portant le chiffre «16» des algérois ou le «35» de Boumerdès, en grand nombre, dominent aisément le «06» de Béjaïa ou le «10» de Bouira. Les «locaux», résidant dans les autres wilayas, telles Bordj Bouareridj ou Annaba, ne sont pas si rares, tout de même.

En ville, on ne manque pas de croiser de vieilles connaissances, venues faire un tour au marché pour s’imprégner de l’ambiance du bled. Face au Djurdjura, toujours enneigé Rachid est subjugué : «je ne me lasse pas de contempler ce décor de rêve dont je parle souvent à mes amis d’Alger».

Au village, même si certaines coutumes n’ont plus cours, on se plait à vivre comme au bon vieux temps, nostalgie oblige. «On revoit les parents, les amis et on fait connaître les enfants aux villageois», nous confie un autre algérois.

Le beau temps aidant, les hôtes de l’ex Michelet ne ratent pas l’occasion pour effectuer des visites aux cimetières ou faire un tour aux champs des ancêtres. Une halte à Tajmaat «pour montrer aux enfants», disent-ils, les lieux où «nous avons grandi», semble inévitable pour se rappeler des réunions entre copains et les jeux d’antan. Nous avons même vu des jeunes filles, revenant de la fontaine, s’essayer à porter un bidon d’eau sur la tête.

Opération ardue, pour les novices. Le Bled, bien que loin, reste vivace dans les esprits de ceux qui l’ont connu, jadis, et l’ont quitté pour de bon, «à cause du pain», comme ils se plaisent à l’expliquer.

«Y revenir et le faire découvrir à leur progéniture est déjà une façon d’éviter d’oublier ses racines», pensent souvent «ces émigrés» d’Alger, de Boumerdès et d’ailleurs qui, entre autres, regrettent «la propreté des ruelles d’antan». Mais là se pose une autre question.

A.O.T.

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