Sit-in des habitants des chalets devant la daïra

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Près d’une cinquantaine de représentants des sites d’habitations précaires et de familles nécessiteuses ont improvisé hier, un sit-in devant le siège de la daïra de Boumerdès, réclamant leur relogement.  »Nous ne figurons pour l’heure sur aucune liste de bénéficiaires d’un tel droit social, en dépit des promesses des pouvoirs publics de satisfaire notre doléance durant cette année », dénonçaient, hier, les délégués des protestataires du village voisin de l’ex-Figuier (El Kerma), qui voulaient engager encore une fois des pourparlers avec les responsables concernés sur ce problème précis. Prenant la parole l’un après l’autre, deux d’entre eux expliquaient à la foule la nécessité de rester unis et mobilisés pour avoir certainement gain de cause, au bout du compte. Il est à craindre, ont-ils averti,  »que certains se désolidarisent de notre collectif, ce qui va nous affaiblir dès que leurs demandes personnelles sont exclusivement prises en charge ». Les protestataires ajouteront sur un ton de colère et d’indignation, que les différents quotas de logements sociaux distribués, encore depuis trois années, n’ont profité qu’à des familles aisées, ayant déjà bénéficié des précédentes opérations de relogement. Et chose inadmissible encore, ont ils renchéri,  »de nombreux bénéficiaires étrangers à la commune revendent leurs appartements, et ce, à notre détriment en tant que cas sociaux ». Pour le même motif pratiquement, des dizaines de résidents de logis en préfabriqué avaient manifesté leur grogne, la veille, en s’attroupant, eux aussi, devant le siège de la daïra du chef-lieu de la wilaya. Cette autre masse de protestataires parle au nom de 188 familles du site de chalets de Corso et s’insurge principalement contre le retard de réalisation du quota d’unités immobilières que les autorités leur ont promis. Celles-ci avaient projeté il y a quelques années, de recaser ces familles au nouveau quartier des 252 logements pour, surtout, construire un collège dans leur propre site une fois les chalets démantelés. Mais puisque ce projet à caractère éducatif tarde à être lancé  »nous risquerons de nous éterniser dans ce centre transitaire sans connaître d’épilogue à nos souffrances », s’inquiéteront les représentants des protestataires, qui s’apprêtaient envoyer aux instances étatiques locales, à leur tête la wilaya, une pétition dûment signée par les chefs de familles du site précité. L’on s’attend, et pour cause, à ce que la priorité soit donnée, en matière de relogement, aux résidents de ces sites de chalets, s’apparentant de plus en plus à des bidonvilles, où la misère est indescriptible. Ce sont des souffrances en hiver et en été identiques, tant au niveau des localités de Corso, d’El Kerma, de Sghirat, de Hai Derriche au chef-lieu de wilaya, ou plus loin vers l’Est aux Issers et Bordj Ménaïel.

Salim Haddou

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