Farid Ferragui fait également partie de cette génération d’artistes qui ont eu à côtoyer les plus anciens dont bien entendu Taleb Rabah. Il en raconte une bribe : «Dda Rabah c’est quelqu’un que j’ai surtout côtoyé en France dans les années quatre-vingts. On se rencontrait souvent chez Kamel Hamadi, un autre grand monument, c’étaient de grands moments, intenses, qui restent dans la mémoire. Ce qui frappe chez lui c’est qu’il est resté paysan jusqu’à l’os, malgré qu’on était loin de l’ambiance des villages. C’est un grand caractère, toujours lui même, franc, sincère, honnête avec tous. Il était très humain si j’ose dire ainsi et rien ne le flambait». En évoquant l’artiste, Farid parle d’un «artiste complet qui s’en va. Dda Rabah fait partie de ces anciens, des vieux qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, mais cela ne l’a pas empêché d’entretenir un niveau très haut. Toutes ses chansons sont des œuvres. Ce n’est pas du tout du vide. Chaque titre est un cours de la vie. Il fut un des piliers de la chanson kabyle et des départs comme ça font toujours mal. J’en profite pour présenter mes condoléances à ses enfants et à l’ensemble de sa famille».