Les précisions d’Abderrahmane Benkhalfa

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Le ministre des Finances, M. Abderrahmane Benkhalfa, a encore une fois apporté, hier, des éclaircissements sur les mesures contenues dans la loi de finances 2016 qui a fait beaucoup de bruit au sein de la société algérienne.

«La loi de finances 2016 est une loi ordinaire qui intervient dans un contexte extraordinaire. C’est une loi qui installe la croissance économique», a expliqué le ministre qui préconise de retrouver des ressources nouvelles afin de maintenir le rythme de la croissance. S’exprimant hier au forum d’El Moudjahid, le premier responsable des finances a tenu à préciser : « Nous n’avons pas fait le choix d’augmenter les impôts, mais nous avons opté pour l’optimisation des ressources ». « Ni les médicaments ni l’huile ni le sucre ne seront touchés », a rassuré le ministre des Finances. Selon lui, la loi de finances a apporté des ajustements modérés et progressifs des tarifs de certains produits, tels le carburant, l’électricité et le gaz. La loi de finances 2016, a-t-il souligné «vise à lutter contre la surconsommation et le gaspillage». Il fera savoir, par ailleurs, que 12 filières émergentes de substitution ont été identifiées. « Pas d’impôt nouveau, pas d’augmentation des taux d’imposition », a signalé le ministre avant d’évoquer le réajustement de certains taxes dont les tarifs n’ont pas été actualisé depuis une longue période. Abordant l’article 66-34 de la loi de finances 2016, qui ouvre le capital publique aux investisseurs, le ministre a rassuré que la part de l’investisseur privé ne dépassera pas 34% et qu’elle est destinée uniquement aux investisseurs algériens, résidents en Algérie. Cet article, explique-t-il, «permet aux entreprises publics de ne pas attendre leur expansion par le budget, puisqu’il ne faut pas compter désormais sur le budget alimenté par la fiscalité pétrolière. Il dira en outre que cette dernière disposition permettra aussi aux entreprises nationales (Sonatrach, Sonelgaz et Naftal) de compenser les pertes induites par l’écart important entre le coût de la production et le prix de vente. «C’est vrai que nous avons un déficit budgétaire, mais on a les ressources et nous avons besoin de les optimiser. Cela pourra se faire à condition de changer nos comportements», a-t-il relevé. Il a tenu, par ailleurs, à signaler que ce n’est pas le dinar qui a diminué mais c’est le dollar qui a augmenté précisant que la valeur du dinar sera forte avec une compétitivité de l’économie et une confiance en le dinar. Pour ce qui est de l’impact de ces mesures sur les couches défavorisées, le ministre a abordé des compensations financières qui leur seraient accordés, notamment au secteur de l’agriculture, plus de 10 millions de citoyens bénéficieront de ces moyens, a-t-il rassuré. Concernant les fonds recouverts par les banques avec l’opération de bancarisation de l’argent qui circule dans les circuits informels, il n’a pas donné de montant précis, mais il a affirmé que «l’argent perdu par le pétrole a été récupéré grâce à l’épargne». «On a récupéré de grands montants qui ne proviennent pas du pétrole», a-t-il dit, avant de rappeler que le crédit à la consommation sera réintroduit pour les produits fabriqués localement pour encourager la production nationale. Il a annoncé dans ce contexte, que les ministères de l’Industrie et du Commerce sont en train de ficeler une liste de produits éligibles à ce dispositif. Pour ce qui est du budget global, la loi de finances 2016 a consacré selon le ministre, un budget estimé à 7.984,18 milliards de DA, dont 4807.33 milliards de DA destinés aux dépenses de fonctionnement, 3176.85 milliards de DA pour les dépenses d’équipement et 1894.20 destinés à l’autorisation de programmes. La fiscalité pétrolière va rapporter en 2016, selon le premier argentier du pays, 1 682 milliards de DA, alors que la fiscalité ordinaire et recettes diverses va rapporter, quant à elle, 3 064 milliards de DA. Tout en affirmant que « l’Algérie continue d’investir », le ministre a fait savoir qu’il y a 860 projets, dont 310 nouveaux projets et 550 autres, qui sont en cours de réalisation. « Nous ne sommes pas dans l’austérité mais nous sommes dans la rationalité », a-t-il analysé.

L.O.Challal

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