Lewis Trondheim, nouveau Grand prix de la ville d’Angoulême

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l Lewis Trondheim a rejoint dimanche le club très fermé des « Grands » de la bande dessinée, sacré, en clôture du 33e festival international de la BD, « Grand prix de la ville d’Angoulême » pour l’ensemble de son oeuvre.Il a été choisi par ses pairs, l’académie des Grands prix qui réunit tous ceux qui reçurent cette récompense suprême depuis la création du plus ancien et du plus important festival de BD, en 1974. Ainsi Lewis Trondheim, 41 ans, succède à Georges Wolinski, 73 ans, qui avait été élu Grand prix en 2005, et le chef de file de la nouvelle bande dessinée française, l’auteur de « Lapinot » et de « Donjon », sera président des festivités 2007. Lewis Trondheim, né à Fontainebleau sous le nom de baptême maintenant oublié de Laurent Chabosy, est à la fois un novateur et un véritable stakhanoviste de la bande dessinée, auteur complet, aussi à l’aise dans le dessin que le scénario, travaillant soit seul soit avec d’autres comme Joann Sfar par exemple (l’auteur du « Chat du rabbin »), son ami et complice, autre novateur, autre stakhanoviste, autre maître du renouveau de la BD francophone. Trondheim est apparu sur la scène des cases et des bulles en 1990, participant à la création de l’Association, maison de bande dessinée indépendante, alternative, qui en quinze ans est devenue la Référence pour l’imgination et l’expérimentation, le berceau aussi de futures « stars » comme Lewis et Joann mais aussi David B ou encore Marjane Satrapi, l’Iranienne de Paris, l’auteure de « Persépolis ». C’est à l’Association qu’il a co-fondé l’OuBaPo (ouvroir de bandes dessinées potentielles) sur le modèle de l’OuLiPo de Raymond Queneau. C’est également à l’Association qu’il a créé, en 1992, son personnage de « Lapinot » et entamé « Les formidables aventures de Lapinot », passées depuis chez Dargaud, une série où des animaux très humains vivent une vie quotidienne de trentenaires un peu branchés, un peu paumés, parfois stupides, souvent cyniques, ressemblant comme des frères prodigues à Lewis et ses amis.En 1998, Lewis Trondheim s’associait avec Joann Sfar pour créer (chez Delcourt) la série « Donjon », une série protéiforme, jouant sur l’humour et la dérision pour détourner l’héroïc fantasy. Il y a beaucoup de fantaisie et très peu d’héroïsme chez les bizarres personnages, gentils monstres et chevaliers inexistants, qui peuplent le « Donjon ». Versatile, ou alors très prisé, Lewis Trondheim travaille pour toute une série d’éditeurs, poursuit dans la veine des fables autobiographiques ou de l’imaginaire rusé pour les adultes mais il écrit et dessine également pour les enfants sages ou non: « Monstrueux… », « Petit papa Noël », « Mister O », « Le roi catastrophe », « Kaput et Zösky »…Eclectique, d’une imagination débordante, pince-sans-rire dans son oeuvre comme dans la vie, Lewis Trondheim va promener sa mince et trépidante silhouette, son profil aigu et un peu dégarni et son inséparable harmonica à Angoulême 2007 et y apporter sa touche personnelle, son humour inimitable, caustique toujours.

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