C’est dans un assez remarquable recul que la fête religieuse de la naissance du prophète «le mouloud» a été vécue, cette année dans toute la région. Elle est passée presque inaperçue, et ce, du fait d’abord qu’elle tombe en plein milieu de la saison de la récolte d’olives, dont la population s’occupe avec une grande effervescence pour d’abord profiter de ces journées ensoleillées, sachant que cette activité ancestrale est d’un apport considérable sur le volet économique, notamment pour les familles à faibles revenus ou sans ressources. Ensuite, toute activité (l’oléiculture) cesserait en cas du retour du mauvais temps et les perturbations climatiques, ajouté au mythe sacré qui l’entoure et qui la fait passer en priorité en dehors de toute autre considération. La raison suivante à l’origine de ce net recul des festivités du mouloud est l’absence, sur les étals, des traditionnels pétards qui provoquaient, jadis, plus de désagréments que de joie, notamment depuis l’avènement du terrorisme islamiste. Période durant laquelle, la moindre détonation provoque la panique et la psychose parmi les citoyens qui ont vécu et qui vivent encore un climat de terreur enveloppé dans le syndrome des actes terroristes. L’interdiction de l’importation des pétards semble produire ses fruits et être appliquée au grand bonheur de la population qui a longtemps vécu dans la terreur des assassinats quotidiens par balles ou à l’explosif à base de bombes artisanales perpétrés par les groupes de sanguinaires islamistes ; d’où le rejet psychologique de tout ce qui a une relation avec les bruits qui ressemblent aux détonations. Une psychose qui a laissé des séquelles à vie sur les paisibles citoyens et qui a encore de beaux jours devant elle, du fait que ces fanatiques criminels se manifestent encore ça et là par intermittence. La dernière raison qui explique ce «passage à vide» durant cette fête du mouloud, est sans conteste la vertigineuse chute du niveau de vie de l’écrasante majorité des ménages qui ne peuvent plus s’offrir tous les ingrédients qui accompagnent cet événement, tel que l’achat de vêtements neufs et de divers jouets pour les enfants, ajouté à l’incontournable repas du soir spécial mouloud qui coûte les yeux de la tête. Jusqu’aux aviculteurs qui ont programmé leurs séries de volailles pour les écouler durant cette cérémonie, et qui se retrouvent piégés par le peu de l’habituel engouement des citoyens autour des étals à volaille. Ceci à cause de l’inflation tous azimuts, d’où l’offre qu’on constate nettement supérieure à la demande, et la chute du prix du poulet cédé à 200 Da le kg au lieu des 300 DA, d’il y a une semaine à peine. Notons le fait que le moindre espace à travers toutes les agglomérations était envahi au sens large du terme par les vendeurs de volaille sur pied qui se sont retrouvés pris dans une concurrence acharnée, d’où la chute des prix. Même du coté du mouvement associatif, il a été remarqué l’absence d’activités pour marquer cet événement.
Oulaid Soualah