Les agriculteurs dans le désarroi

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Les agriculteurs activant au niveau de la daïra de M’Chedallah, comme les maraîchers, les oléiculteurs, les aviculteurs, les éleveurs de bétail, les apiculteurs,… trouvent beaucoup de difficultés afin de commercialiser leurs produits. Ce problème persistant décourage beaucoup d’entre eux, et les oblige à fourguer leurs produits de peur qu’ils ne se putréfient. Les circuits de vente réguliers étant inexistant, ce qui fait que ces producteurs se voient obligés de vendre par-ci par-là au marché hebdomadaire ou sur les accotements des routes, leurs produits, le plus souvent, à perte. Comme en témoigne cet éleveur de volailles, qui se voit contraint de vendre sur les abords des routes ses poulets. Notre interlocuteur dira à cet effet: «C’est vraiment dure d’exercer ce métier de volailler. Des fois ça rapporte gros, d’autres ça travaille à perte. Nous n’avons pas un marché capable d’absorber nos produits, régulièrement. La demande en poulets est très déséquilibrée et irrégulière, ce qui fait que nous sommes assujettis à des hauts et des bas!», regrette notre vis-à-vis. Que produire alors, et avec quelles quantités en plus? C’est ce qui taraude les producteurs agricoles dans ces contrées, lesquelles n’ont rien à envier au reste de la wilaya de Bouira. Ce problème d’absence d’une commercialisation efficiente des produits agricoles perdure chez les agriculteurs activant dans toutes les filières, et ce, depuis des lustres! Cependant, il y a lieu de relever ce point amer qui se rapporte au fait que le secteur agricole dans le pays, en général, n’est pas pris en charge de manière adéquate, surtout concernant les petits paysans, qui sont laissés à leur triste sort avec d’innombrables difficultés rencontrées sur le terrain. Déjà les exploitations agricoles collectives, avec tous les moyens dont elles disposent, pataugent dans de multiples difficultés, alors qu’en est-il des fermiers et autres exploitants individuels? Pourtant, ces paysans qui se plaignent de l' »accumulation » de leurs produits et de mévente ont beaucoup de solutions en main. Par exemple: la création de coopératives, où plusieurs agriculteurs pourraient commercialiser, avec chaque groupe dans sa filière, leurs productions et les labellisant même afin d’avoir des parts de marchés régulières, leur permettant d’écouler sans coup férir toutes leurs récoltes! Mais force est de constater que cette issue est superbement ignorée par ces mêmes « plaignants ». Ont-ils déjà entendu parler de coopératives? C’est peu probable… Nous avons bien peur d’affirmer que le malheur de ces paysans ne serait dû qu’au fait qu’ils évoluent en rangs dispersés, et c’est là où réside le noyau du problème.

Y.S

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