Tristesse et deuil à Michelet

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Annoncé par la presse, le décès du grand chanteur, Taleb Rabah, a affecté la population d’ Aïn El Hammam, une ville qu’il affectionnait, particulièrement.

Comme l’ensemble des habitants de la daïra d’Iferhounene, feu Da Rabah s’est toujours considéré commune citoyen de la commune de l’ex-Michelet où il a vu le jour, bien avant que son village ne relève d’Illilten, suite aux différents découpages administratifs. C’est dire que les habitants de toute la région voient en Taleb Rabah «l’enfant du pays», dont tous fredonnent ses chansons. Sa mort est considérée «comme une perte pour toute l’Algérie en général et pour la région, en particulier». Une haie d’honneur improvisée s’est formée, dès le début de la matinée, sur la grande rue de la ville où la foule attendait le passage du cortège funèbre qui devait amener le défunt vers Illilten. Les curieux qui ne pouvaient suivre la procession de voitures jusqu’à Tizit où devait être enterré le défunt, s’étaient massés sur le trottoir, comme pour un dernier hommage à celui qui n’a pas manqué de faire l’éloge de sa région avec «A yisem aazizen a Michli». Les habitants lui rendent bien son amour pour «thamourth n elkhoukh dheraman». Peu de chanteurs jouissent d’autant d’estime de la population comme Taleb Rabah, un des leurs, tout comme «Chérif Khedam», l’autre icône issue, aussi, de la région d’Aïn El Hammam. Dès l’annonce de l’arrivée de la dépouille mortelle, de nombreux citoyens de l’ex-Michelet ont convergé dans une longue procession de voitures, vers Tizit, son village natal, pour assister à son enterrement. Nous avons pu avoir quelques réactions de simples citoyens rencontrés à Aïn El Hammam. «C’est par voie de presse que nous avons su la nouvelle, alors qu’il aurait fallu nous en faire part par voie d’affichage, comme il est de coutume chez nous pour annoncer le décès», nous dit un commerçant pour qui, «la mort de Da Rabah est une grande perte pour la chanson kabyle». Mohand Akli, un transporteur de voyageurs, nous confie : «j’ai eu la chance de le connaître alors que j’étais chauffeur de taxi. Les rares moments où j’ai eu à le côtoyer m’ont fait aimer l’homme avant de découvrir son art. Avec ce qu’il a laissé il sera toujours vivant dans nos cœurs». Nous ne pensions pas que de jeunes adolescents pouvaient, également, connaître Taleb Rabah et encore moins ses chansons. De jeunes étudiants, s’apprêtant à quitter Aïn El Hammam pour Tizi-Ouzou, à qui nous avons demandé s’ils connaissaient l’auteur de «a ttrunt walniw», une page d’histoire de la révolution, nous ont répondu en chantant «Ad yili rabi dhemmi», une chanson qui semble avoir du succès auprès de la jeune génération. Tous, jeunes et moins jeunes sont unanimes à dire que «l’Algérie vient de perdre un grand artiste «allah irahmou».

A.O.T.

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