«Le grand cadeau pour moi, c’est le public»

Partager

De passage à Tizi-Ouzou, la petite princesse de la chanson kabyle ne s’attendait pas, à cet accueil extraordinaire de la part de la population. Entre deux séances de photos, la star a bien voulu répondre à nos questions.

La Dépêche de Kabylie : ça fait belle lurette que vous êtes dans la chanson, racontez-nous vos débuts dans ce domaine…

Celia Ould Mohand : j’ai été dans ce domaine depuis mon enfance. J’avais à peine 4 ans quand j’ai commencé à fréquenter l’atelier de musique et du théâtre à l’association ‘’Numidia’’ d’Oran. Mes parents ont remarqué cette passion en moi, donc ils m’ont orienté vers cette association. C’était vraiment une aubaine pour moi. Le contact avec ce milieu m’a propulsé et m’a permis d’aller de l’avant. Par la suite, j’ai eu l’opportunité de me produire dans des festivals : le premier était celui de l’association ‘’Raconte-arts’’. Et puis, quelques années plus tard, c’est ma première scène. Un enchaînement extraordinaire, j’allais d’un festival à un autre ; d’une fête à une autre. Un peu fatiguant mais ça vaut le coup.

Vous avez décroché plusieurs prix auparavant. Parlez-nous en…

En 2012, j’ai eu le troisième prix de la chanson oranaise. En 2013, le deuxième prix de la chanson kabyle à Béjaïa et en 2014/2015, le premier prix de la chanson amazighe à Tizi-Ouzou.

Et la sélection avec Alhan oua chabab, cela s’est passé comment ?

J’ai fait le premier casting à Oran, puisque c’est là-bas que je vis. Ensuite, un deuxième casting national à Alger pour le choix d’une liste de 70 candidats et enfin le dernier casting était pour la sélection de 21 finalistes qui ont intégré par la suite, l’école d’Alhan Wa Chabab et j’étais, comme vous le savez, parmi eux.

Parlez-nous un peu de cette école

C’est vraiment une école. Il y a tout un programme là-bas. Il y a le sport, ensuite les cours et les répétitions. Une famille des grandes voix.

Les candidats chantent dans toutes les langues. Même les arabophones interprètent des chansons en kabyle, n’est-ce pas ?

À l’intérieur de l’école, on ne pense ni à la langue ni à la musique. Notre souci majeur réside dans la prestation : comment tu chanteras et ce que tu donneras. D’ailleurs, des arabophones ne maîtrisant aucun mot du kabyle, chantaient des chansons en cette langue.

Vous vous attendiez à cette consécration ?

Au début, je ne pouvais pas savoir puisque c’était les 21 meilleures voix. Mais vers la fin, je commençais à me poser des questions, j’avais un grand espoir quand-même, d’autant plus que je n’étais jamais nominée, et puis voilà !

Une campagne de dénigrement contre la personne de Dariassa a enflammé les réseaux sociaux. D’après les internautes, Dariassa aurait interdit à Noufel de chanter une chanson de Matoub…

Ce n’est pas vrai, d’ailleurs on a fait le démenti à la radio. Il ne lui a jamais interdit de chanter la chanson de Matoub. D’ailleurs, Noufel était souvent repêché par le public Il mérite. Il s’est donné à fond. Les téléspectateurs ont apprécié son engagement et sa persévérance.

Ce prix est une autre motivation pour vous je pense ?

Avant tout, c’est une grande publicité pour moi. Au début, j’ai été connue seulement en Kabylie et un peu moins à Oran, mais avec Alhan Wa Chabab, une autre porte m’est ouverte, mon public s’est élargi : il est devenu national.

Des projets ?

Un album avec l’équipe d’Alhan Wa Chabab fait partie de ce prix. Donc, je l’espère de tout cœur.

On dit que vous avez reçu un milliard de centimes et un appartement, en plus du micro d’or, est-ce vrai ?

J’ai reçu le micro d’or et trois cents millions de centimes. Le grand cadeau pour moi, c’est le public.

Un conseil pour les jeunes chanteurs…

Avant tout, Alhan Wa Chabab est une école. Elle nous apprend beaucoup de choses. Mais, il n’st pas facile d’y accéder, il faut être persévérant et imposant.

Dans quelques jours, l’association ‘’Arraw n Gaya’’ organise, ici, à Tizi-Ouzou, une présélection au concours national de la chanson amazighe. Un mot pour les candidats qui s’y présenteront puisque vous étiez déjà passée par là ?

J’encourage les jeunes à y participer. C’est ce concours là qui m’a ouvert les portes et m’a incitée à suivre cette voie.

Votre dernier mot…

Je vous remercie, je remercie tous les gens qui ont voté pour moi. C’est grâce à eux que j’ai eu ce prix. Merci pour votre journal, La Dépêche de Kabylie pour cet entretien.

H.Moula

Partager