Émouvant hommage à Tizi-Ouzou…

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Il y avait foule à l’hommage rendu à feu Hocine Aït Ahmed, par la fédération du Front des Forces Socialistes (FFS) de Tizi-Ouzou, hier, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri où émotion et recueillement se sont entremêlés à la mémoire du grand homme.

En effet, ce qui devait être une rencontre avec les élus, élargie aux militants et aux anciens de 1963 en vue de la préparation des prochaines sénatoriales, s’est transformé après le rappel à Dieu du dernier des historiques et non moins plus grand opposant algérien, décédé mercredi dernier à Lausanne en Suisse à l’âge de 89 ans des suites d’une longue maladie, en une rencontre dédiée au recueillement et à la mémoire. Des centaines de militants, des élus locaux et nationaux du FFS et d’autres formations politiques, des représentants de la ligue des droits de l’Homme et du mouvement associatif, ainsi que le premier responsable de la wilaya, M. Brahim Merad, venu présenter ses condoléances aux cadres et militants du parti d’Aït Ahmed, étaient présents. C’est dans un décor funéraire que s’est déroulé cet hommage. Le drapeau national en berne, le portrait de Si L’Hocine portant un ruban noir et des bougies déposées sur la scène de la salle de spectacles par les jeunes militants du parti de Dda L’Hocine comme ils aiment à l’appeler. Après l’hymne national et une minute de silence observée en mémoire du défunt, un film documentaire a été projeté retraçant le parcours et le combat de cet infatigable militant pour la démocratie, le responsable de la fédération de Tizi-Ouzou, M. Farid Bouaziz, fut le premier a intervenir et dire de Si L’Hocine : «Personne n’a pu le détourner de son idéal démocratique et ce malgré toutes les propositions qu’ils a reçues, notamment celle de président de la République algérienne. Il fut un homme de raison et aimait le peuple algérien. Et même s’il était en exil il était avec nous, il souffrait avec nous, il souffrait avec son peuple. Nous devons donc faire en sorte que ses funérailles soient populaires comme il l’aurait souhaité…». S’en suivra le témoignage d’un militant, un ancien de 1963, qui déclarera à son tour : «Si L’Hocine était un nationaliste qui a organisé la révolution. Il a beaucoup fait pour l’Algérie, pour la démocratie, la justice sociale et les droits de l’Homme. Nous avons lutté avec lui, c’est une grande perte pas seulement pour le FFS mais pour tout le peuple algérien. «Tahia El Djazair, Tahia El Djazair». Le P/APW, M. Hocine Haroun, dira lui : «Même ses adversaires reconnaissent la grandeur de l’homme. Il fut une école. Venu des montagnes du Djurdjura il retournera à sa montagne qu’il affectionnait tant comme il l’a souhaité. C’est le dernier des historiques qui vient de partir mais il a ouvert les portes de l’espoir pour la jeunesse algérienne». Le sénateur Moussa Tamadartaza, dira quant à lui : «Il était celui qui disait : vaincre c’est convaincre. Et aujourd’hui il a réussi à convaincre même ses adversaires d’hier par sa détermination, sa constance et ses idées. Il fut un véritable homme de conviction et non un homme de circonstances, au service d’une Algérie unie et indivisible». Mme Thamila Moussaoui, députée du FFS, déclarera, émue aux larmes : «C’est vraiment dur de trouver les mots pour rendre hommage à ce grand homme. J’ai perdu mon père l’an dernier et avec la mort de Si L’Hocine j’ai l’impression de perdre mon second père…». Pour Nourddine Berkaine, également député FFS : «La mort de Si L’Hocine n’a pas seulement touché nos militants mais tous les Algériens, car son combat était juste. Il a lutté pour la dignité humaine, les droits de l’Homme, la justice sociale et la démocratie…». M. Brahim Méziani, sénateur de Béjaïa, dira : «Il a été fidèle à ses convictions et a toujours milité pour l’Algérie. Il a lutté pour un Etat démocratique et social et il sera toujours là. Il nous a tracé un chemin et l’hommage que nous devons lui rendre est de continuer son combat». M. Nassim Saddek, député FFS, dira à son tour : «Nous connaissons tous le parcours et la grandeur de l’homme, et le meilleur hommage que nous puissions lui rendre est d’avoir la même attitude que lui. Lorsqu’il a lui-même perdu ses compagnons d’armes, il a eu de la sagesse et de la persévérance et a continué le combat. Nous allons organiser des funérailles à la hauteur de sa grandeur et elles seront, pour reprendre les termes de son dernier discours pour le 5ème congrès du FFS, ‘’nationales et populaires’’». M Mohamed Klaleche, vice-président de l’APW de Tizi-Ouzou, dira : «Nous avons perdu un grand homme, un symbole de notre révolution, une école politique pour nous tous. Si L’Hocine est mort, comme il a vécu, en homme propre et libre. C’est une grande perte pour l’Algérie et son peuple». Le député du FLN, M. Said Lakhdari, présent à cet hommage, nous déclarera : «L’Algérie a perdu non seulement l’un des pères de sa révolution mais moi je le considère comme le père de la Révolution algérienne. Son projet a toujours été d’instaurer une vraie démocratie en Algérie. D’ailleurs, la création du FFS n’avait pas vocation d’arriver au pouvoir mais d’instaurer une vraie démocratie dans le pays. Le 02 janvier 1991, lors de la plus grande marche que n’avait jamais connue l’Algérie depuis l’indépendance, Si L’Hocine a réitéré son attachement à la création d’un Etat démocratique et avait pour slogan (Ni Etat policier ni Etat intégriste). Et le meilleur hommage à lui rendre aujourd’hui et de combattre pour un Etat démocratique en Algérie». Cette journée de recueillement s’achèvera par des consignes données par le représentant de la fédération FFS de Tizi-Ouzou en direction des militants, pour que les funérailles de Si L’Hocine se déroulent dans de bonnes conditions.

Taous.C

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