Le vent de colère qui souffle depuis le début de l’année sur le front social n’est pas près de s’arrêter. Ainsi, et après plusieurs paralysies de la Fonction publique par les syndicats autonomes, un autre débrayage vient répondre au mutisme affiché par les pouvoirs publics, quant aux revendications des salariés.
La dégradation du pouvoir d’achat de pans entiers de la société avec la flambée intenable des prix de produits de première nécessité a soulevé l’ire des fonctionnaires, lesquels multiplient actions de protestation afin, disent-ils, de garantir « une vie décente pour le citoyen. »
La nouvelle grille des salaires, solution éphémère des pouvoirs publics, n’arrive toujours pas à voir le jour. Le Chef du gouvernement a déclaré le week-end passé que les salaires seront versés le mois d’avril prochain. Une échéance que Abdelaziz Belkhadem a fixée comme aboutissement des négociations en bipartite avec l’UGTA mais qui sait ! Si l’on se fie aux différentes promesses du pouvoir non tenues.
La réussite de la grève du 15 janvier a donné le vent en poupe pour les syndicats autonomes pour réaffirmer, encore une fois, leur poids dans la société et, notamment, la légitimité de leurs revendications.
La grève d’aujourd’hui, a été décidée en commun accord entre les différents syndicats composant la Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique. Ainsi, à partir d’aujourd’hui, les fonctionnaires des secteurs de l’éducation, de la santé et de l’administration publique bouderont durant les trois jours à venir leurs postes de travail.
La Coordination des syndicats autonomes a appelé l’ensemble des fonctionnaires à observer ces trois jours de protestation afin de « concrétiser leurs revendications ». Il s’agit, pour rappel, de la préservation du pouvoir d’achat, l’ouverture du dialogue avec les syndicats autonomes de la Fonction publique, la révision de la nouvelle grille nationale des salaires, et ce «conformément aux aspirations des fonctionnaires», et enfin l’amélioration des conditions de travail. Par ailleurs, la coordination interpelle les pouvoirs publics afin de reconnaître «les syndicats autonomes comme étant des partenaires sociaux » à part entière.
Cette nouvelle dynamique née chez les Algériens et qui consiste à revendiquer d’une manière pacifique, garantie par la loi, par ailleurs, mérite bien des réponses claires et responsables de la part des pouvoirs publics, qui n’ont jusque-là fait que joué au pompier devant des feux qu’ils attisent eux-mêmes.
Mohamed Mouloudj