Les tractations s'intensifient à Tizi-Ouzou

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Les tractations s'intensifient, à Tizi-Ouzou, à la veille du jour fatidique du scrutin des grands électeurs pour le renouvellement partiel du Conseil de la Nation.

Désormais, plus que deux jours avant l’élection, fixée pour rappel au 29 décembre 2015. La bataille se jouera à priori, au vu du nombre des élus locaux de chacune des formations qu’ils représentent, entre le candidat du FFS (273 élus), Hocine Haroun, actuel président d’APW, et celui du RCD (309 élus), Hamid Aït Saïd, maire d’Iferhounène. Et si on se fie à la même logique, le premier paraît partir avec une longueur d’avance sur son concurrent direct sachant que ce dernier a dû passer par des primaires où il n’a pu récolter que 122 voix sur les 297 exprimées, au moment où Haroun Hocine a lui été désigné par sa formation politique comme unique candidat du consensus qui de plus jouit du soutien ouvertement exprimé des élus du MPA (43 élus) dont le secrétaire général a publiquement appelé à voter pour le candidat du FFS à Tizi-Ouzou. Mais comme en politique on ne peut jurer de rien, le suspense demeure entier sur l’aboutissement de cette logique souvent contrariée sur le terrain glissant des tractations et des affinités qui parfois, pour ne pas dire souvent, cèdent au marchandage et aux intérêts restreints. Aussi, l’initiative ou plutôt la position du FLN (147 élus) et du RND (117 élus), qui ont chacun opté pour la présentation d’un candidat malgré le maigre espoir des deux postulants (Malik Idjakouane vice-président de l’APC de Mechtras pour le premier et Sid Ali Zemirli vice-président de l’APW pour le second) de passer, n’a pas été sans enfler l’incertitude sur ce scrutin. De l’avis de bon nombre d’observateurs en effet, ces deux derniers prétendants sont engagés dans une bataille, à moins d’un miracle, « perdue d’avance ». Tout particulièrement pour le candidat du RND dont la désignation semble contestée même de l’intérieur. Plusieurs cadres du parti ne cachent d’ailleurs pas leur désapprobation du comment de l’annonce de la candidature de M. Zemirli. «On ne sait vraiment pas comment on pouvait opter pour tel ou tel alors qu’il n’y a jamais eu la moindre rencontre des élus du parti. Alors de là à parler de primaires… Et pourtant il y avait des volontés qui se sont exprimées de se porter candidates à une probable primaire», s’offusque un cadre du parti. La scission est donc bien là au RND et le conflit entre pro et contre le maintien du coordinateur de wilaya, déchu avant d’être réhabilité après le retour d’Ouyahia, semble demeurer et déteindre sensiblement sur le parti à l’occasion de ces sénatoriales. Aussi, la candidature de M. Nekkache Idir en tant qu’indépendant mais qui reste un élu du RND (actuellement vice-président de l’APC de Tizi-Ouzou) ne fait que contrarier davantage les chances du candidat déclaré du RND, sachant que ce concurrent particulier puisera vraisemblablement dans le réservoir électoral du parti. D’où ces commentaires à qualifier la candidature officielle du RND de « sacrifiée ». D’autres voix plus avisées parlent elles de « candidature tactique », comme celle du FLN du reste, pour éviter aux appareils d’éventuelles sollicitations, du FFS ou du RCD notamment, qui les mettraient mal à l’aise ou encore en porte-à-faux avec les alliances contractées avec les uns et les autres, précédemment, à l’installation des assemblées municipales et wilayales. Ce qui laisse ainsi la libre initiative aux élus de ces deux partis (RND et FLN), combien même, officiellement, ils sont censés porter exclusivement leur candidat respectif. Chose pas toujours évidente au vu des tiraillements qui minent les composantes internes. Ce qui fera, le cas échéant par ailleurs, le bonheur des deux candidats en puissance du FFS et du RCD dont la victoire dépendra certainement de leur capacité à ratisser large, au delà de leur famille politique. Ce sera à qui fera rallier le maximum de voix à sa cause, sachant qu’il ne faudra pas négliger les petits chiffres des élus des autres formations représentées, dont l’addition pourrait bien être déterminante dans la désignation du prochain sénateur qui remplacera l’élu sortant, M. Ikherbane du RCD. A retenir dans ce registre qu’en plus des chiffres du RCD, du FFS, du RND et du FLN, donnés précédemment, les candidats doivent compter avec les élus indépendants au nombre de 144, le PT compte lui 18 élus, le MEN 12, le RPR 11, l’ANR 6, le PST 6 et le FAN 4 élus.

Djaffar C.

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