Draâ El-Mizan se prépare…

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À l'instar de toutes les communes de la Kabylie et du reste du pays, celles de l'ex-commune mixte de Draâ El-Mizan, allant de Tizi-Gheniff jusqu'aux Ouadhias en passant par Boghni, se préparent à rendre un vibrant hommage à la figure de proue du mouvement national, puis au grand leader politique postindépendance, Hocine Aït Ahmed, dont la dépouille arrivera en fin de semaine sur les hauteurs d’Aïn El Hammam "l'ex- Michelet". En effet, dans toutes les municipalités de ces daïras du Sud de la wilaya, l'heure est aux préparatifs.

Aussi, tous les présidents d’APC ont déjà réquisitionné des bus afin de permettre non seulement aux militants du Front des Forces Socialistes d’assister à ces funérailles, que l’ex premier chef de l’OS a souhaité être enterré à côté de son aïeul Cheikh Mohand Ou l’Hocine et dans son village natal des Aït Ahmed, mais aussi donner l’occasion à tous les admirateurs du défunt, de jeter sur lui un dernier regard. «Nous avons tout préparé pour qu’un maximum de personnes aille aux obsèques de notre leader et du grand militant des droits de l’homme», suffira de nous répondre une source proche de l’APC à majorité écrasante d’obédience FFS. Et de poursuivre: «depuis l’élection de 1997, les électeurs de notre commune ont voté pour le FFS. Car, non seulement ils savent que les élus du parti sont intègres, mais, parce qu’ils ont beaucoup de respect pour ce grand Homme. Même les citoyens des autres partis ont de l’admiration pour Si Abdellah». En tout cas, beaucoup de monde est attendu de déferler au Sud de la wilaya qui compte une population de près de deux cents mille habitants. Et, sans doute, chacun voudrait avoir sa place au cimetière afin d’honorer, comme il se doit, cet infatigable militant, qui durant toute sa vie, n’a cessé de réclamer les droits de citoyens à la liberté à la démocratie et à l’épanouissement. «Vous savez, même si je ne trouve pas une place dans un bus, j’irai à pied. Quitte à commencer le voyage ce mercredi. Depuis le retour d’Aït Ahmed, je n’ai pas raté de voter. Or, durant toutes les élections précédentes, je n’ai jamais mis un bulletin dans l’urne. Je suis un militant assidu et je n’ai jamais enfreint le mot d’ordre de notre leader. Quand il dit  » boycott », je boycotte même si j’ai un frère sur une liste électorale. C’est un principe immuable. On doit toujours obéir à son père», nous répondra un fervent militant du FFS. Alors que pour cet autre militant d’un autre parti politique, Aït Ahmed est un visionnaire. «Vous savez, après le contrat de Rome, c’est tout le monde qui disait qu’Aït Ahmed avait changé de couleur et même de chéchia, ce n’était que de l’invective. Parce qu’il savait que c’était une sortie pour la crise qui a commencé à gangrener le pays. S’ils l’avaient écouté on aurait pas 250 mille morts sans compter le désastre économique évalué à plus de 60 milliards de dinars», nous expliquera ce militant qui a démissionné de son parti sans le nommer, juste après que les signataires de cet accord étaient vilipendés sur la place publique. Cela étant, ce n’est qu’après la disparition du dernier des Mohicans, que tout le monde revienne à la raison et épouse les lignes tracées par l’Homme. Tous ceux qui se sont déjà portés sur les listes pour rallier Aït Yahia sont unanimes à dire que les funérailles d’Aït Ahmed seront comme celles de Nelson Mandela. «C’est notre Mandela», jettera un autre jeune qui discutait avec un camarade sur la terrasse d’un café. À J-4, c’est l’effervescence partout en Algérie et en Kabylie. «Aït Ahmed est toujours vivant, sa disparition n’affectera en rien son parti, au contraire, c’est maintenant que l’idée du consensus est comprise par tous. Alors que notre pays est miné de partout. Nous sommes presque comme à la veille du déclenchement de la guerre de libération nationale», conclura un militant du FFS fervent du projet de consensus auquel le parti œuvre depuis des mois déjà.

Amar Ouramdane

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