L’opération de distribution de 35 850 plants d’oliviers pour les cinq communes, relevant des daïras de Seddouk et de Béni Maouche, a été entamée depuis dimanche passé avons-nous appris de Hamlaoui Mohand Salah, le subdivisionnaire de l’agriculture des deux daïras. Ce programme rentre dans le cadre du projet à initiative locale, par abréviation PIL, une forme d’aide à l’agriculture rurale mise en place par les pouvoirs publics. À travers ce programme ouvert à la politique de développement agricole rurale, l’objectif recherché par l’Etat est d’arriver à augmenter la production oléicole jusqu’à la satisfaction du besoin national en consommation d’huile d’olive et miser ensuite sur l’exportation d’un éventuel surplus. Selon notre interlocuteur, un travail de sensibilisation en direction des oléiculteurs se fait par les cadres des services agricoles pour l’obtention d’une olive propre.
«Le gaulage est déconseillé et nous préconisons une cueillette manuelle des olives (Achraw) pour ne pas blesser l’arbre. Le transport doit se faire dans des caissettes et arrivées à l’huilerie, elles ne doivent pas rester plus de trois jours pour la trituration. Comme aujourd’hui, les huileries modernes de type chaîne continue, sont les plus répondues, il y a nécessité que les gérants accordent une attention particulière pour le réglage du chauffage afin d’obtenir une température bien précise et adéquate. En suivant tous ces conseils, on obtiendra une huile saine, diminuée d’acidité», a-t-il dit. «Cette année, nous avons pris toutes nos précautions pour bien organiser la distribution des plants. D’abord, on a chargé les notables de chaque village de dresser une liste des demandes de leurs concitoyens qu’ils déposeront auprès de nos services. Pour les enlèvements, ils se font par les notables au niveau de l’ITAF de Takriets où les plants sont déposés», a ajouté notre interlocuteur, qui a continué dans le même ordre d’idées en donnant les quotas par commune. La commune de Seddouk a bénéficié de 7 300 plants pour 315 bénéficiaires, M’cisna 7 100 plants pour 175 bénéficiaires, Amalou 6 800 plants pour 408 bénéficiaires, Beni Maouche 7 900 plants pour 403 bénéficiaires et Bouhamza 6 750 plants pour 259 bénéficiaires. Ce qui donne un total de 35 850 plants pour 1 560 bénéficiaires. Il a terminé son intervention en donnant des assurances que les plants sont en très bonne santé et qu’ils sont de la variété Azéradj, une variété qui s’adapte bien en haute montagne. Comment la culture oléicole a été relancée ces dernières années ? Elle a été délaissée durant des décennies par les propriétaires, c’est-à-dire depuis l’événement de la révolution agraire durant les années 70, où l’Etat finançait les CAPAM et les CAPRA, des entreprises étatiques d’anciens moudjahidines et de quelques fellahs. Les agriculteurs privés étaient marginalisés et n’ouvraient pas droit au financement et aides de l’Etat. Suite à l’embellissement financière de cette époque issue de la nationalisation des hydrocarbures de 1973, pour assoir une industrie, la révolution industrielle a été créée.
Avec des constructions d’usines qui offraient de l’emploi bien rémunéré les fellahs privés abandonnèrent leurs terres pour aller travailler à l’usine dont la plupart se trouvaient dans la grande ville, notamment Alger. Une industrie qui n’a pas survécu à la crise économique des années 80 et les usines fermaient l’une après l’autre. Le secteur étatique agricole avait été dissous à la même période et son patrimoine distribué pour les employés avec la création d’entreprises agricoles collectives (EAC) et individuelle (EAI) intégrant le régime privé. Et c’est à partir de là que le retour au travail de la terre était devenu une évidence. Pour cela, ces dix dernières années, suite aux aides octroyées par l’Etat pour le développement de l’agriculture de montagne, beaucoup de ruraux, notamment les retraités, joignant l’utile à l’agréable, trouvent un malin plaisir de travailler leurs champs en privilégiant la culture oléicole, d’où ils tirent les quantités nécessaires pour leur consommation annuelle en huile d’olives. C’est devenu même leur passe-temps favori pour échapper à l’oisiveté le farniente et la monotonie qui les guettent à tout bout de champ.
Les champs qui étaient autrefois gagnés par les broussailles, sont bien nettoyés. Pour améliorer les effectifs, les propriétaires privilégient, d’abord, le système de greffage, car la plante ne nécessite pas beaucoup d’entretien et rentre vite en production. Ce sont ceux qui n’ont pas d’oléastres dans leurs champs qui recourent au système de plantation de plants d’oliviers. Autant dire que tous les moyens sont bons, pourvu que toutes les parcelles de terre soient mises en valeur par de nouvelles plantations.
L.Beddar