Le point avec le P/APC

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La commune d’Aït Bouaddou, relevant de la daïra des Ouadhias à quelques kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, est, certes, une commune rurale à vocation agricole et dépendant exclusivement des subventions de l’État, mais l’état des lieux est bien meilleur que dans d’autres communes du même type.

Cette municipalité compte exactement 14 132 habitants, selon le dernier GPRH de 2008, répartis sur 6 grands villages. Déjà en montant, à partir de la commune voisine de Tizi n Tléta, on est vite saisi par la nature angélique de cette localité. Les collines à perte de vue et la situation sur le flanc des monts du Djurdjura lui donnent une splendeur des plus rares. Mieux encore, la chaussée menant au chef-lieu à Aït Djemaa, sur plus de 5 kilomètres, est bien entretenue. L’état de la route est bon. Plus encore, par ici, nous n’avons vu aucune cannette, aucune bouteille vide et aucun sachet noir ni autre détritus. Les lieux sont propres comme nulle part ailleurs à travers les localités du versant sud de la wilaya. Bravo à la population et aux autorités locales. Un exemple que les communes voisines doivent, à notre sens, suivre. Le décor est tellement plaisant et attrayant que nous n’avons pas résisté à la tentation de nous rendre à l’APC pour nous entretenir avec le maire des Aït Bouaddou, M. Mouloudj Mouloud, qui est à son 3e mandat successif à la tête de l’APC, sous la couleur politique du Front des forces socialistes (FFS).

«40 kilomètres de route bitumés, 80% de pénétration en gaz naturel»

Le réseau routier à travers la municipalité est en bonne état, à en croire les déclarations de son premier responsable. «Nous avons bitumé les routes communales sur un linéaire de 40 kilomètres, soit en tri couche ou en béton bitumineux. À présent, nous avons un linéaire de 15 kilomètres à bitumer dans les différents cadres, les entreprises sont d’ores et déjà engagées. Concernant les chemins vicinaux à l’intérieur des villages, ils sont dégradés à cause des travaux de gaz mais leur bétonnage est prévu dans le cadre des PCD 2016», dira avec beaucoup d’assurance M. Mouloudj. Sur un autre registre, à savoir celui de l’alimentation en eau potable, notre interlocuteur indiquera : «La gestion de l’eau et l’entretien du réseau est assurée par l’APC, les citoyens consomment gratuitement. Ce qui nous coûte beaucoup trop cher, c’est le deuxième budget après celui des salaires des ouvriers. 70% des foyers sont alimentés par les sources de la montagne et 30% sont servis par la station de pompage à partir de la source Aboudh. Pour améliorer davantage la distribution de cette denrée rare et précieuse, les consommateurs doivent payer leurs factures. L’Algérienne des eaux est invitée à mettre en service le nouveau réseau en PEHD venant de Koudiet Asserdoun et de se charger de la gestion de l’eau». Concernant le gaz naturel, la commune est couverte à hauteur de 80%. Le maire d’Aït Bouadou précisera à ce sujet : «Le taux de pénétration à travers notre commune est de 80%. Les villages d’Aït Irane, d’Aït Amar et d’Aït Chalal seront, sauf imprévu, raccordés d’ici le mois de juin prochain. Les entreprises sont sur les chantiers et les travaux sont en cours. Donc, nous pensons atteindre le taux de plus de 95% d’ici le mois de juin». Pour ce qui est du réseau de l’assainissement, notre vis-à-vis notera : «Le taux de couverture est de 90%. Mais le réseau n’est pas complet, puisque les rejets se déversent à l’air libre dans les oueds. Ce qui met à mal l’environnement. Il nous faut des bassins de décantation et des stations d’épuration pour préserver l’environnement et éviter d’éventuels risques de maladies. Pour ce qui est de la collecte des ordures ménagères et du nettoyage des abords des routes, un état des lieux, qui nous a impressionnés, a été fait par le maire d’Ait Bouaddou qui signalera : «Nous avons engagé trois entreprises qui s’occupent du ramassage des ordures et à présent, elles font du beau travail. Le camion de l’APC et les ouvriers se chargent régulièrement de collecter les canettes et les bouteilles vides. Il ya aussi les comités de village et le mouvement associatif qui organisent des opérations de nettoyage occasionnellement».

«Les écoles primaires sont dans un état satisfaisant»

La commune d’Aït Bouaddou totalise huit écoles primaires et deux collèges de l’enseignement moyen. Les lycéens sont scolarisés au lycée de Tizi n Tléta. «Nos lycéens sont scolarisés à Tizi n Tléta mais nous leur assurons à tous le transport gratuitement. Il est question de construire un lycée dans notre commune, les assiettes sont disponibles chez le privé qui ne demande qu’à être indemnisé. L’inscription d’un tel projet est vivement souhaitée pour rapprocher les écoliers de leur établissement. Les écoles primaires de notre municipalité sont régulièrement entretenues, leur état général est satisfaisant. Nous voulons aussi construire une nouvelle école primaire pour la zone dite Azaghar. Nous appelons les propriétaires terriens désireux de vendre de se rapprocher de nos services pour concrétiser ce projet». Au sujet du secteur de la culture, l’état des lieux n’est pas reluisant bien que plusieurs associations y activent. À ce sujet, l’édile communal notera : «Nous avons construit une maison des jeunes dans le cadre des PCD, nous l’avons mis à la disposition de la DJS mais à ce jour, elle n’est pas opérationnelle. Nous appelons les responsables concernés à affecter le personnel et le mobilier nécessaire pour sa mise en service. Nous comptons aussi deux foyers de jeunes opérationnels. Un autre foyer a été construit au village Aït Amar et il vient d’être réceptionné. Un autre au village d’Aït Irane, il est en cours de réalisation et un autre est inscrit au village d’Aït Oulhadj dans le cadre du budget de wilaya». Du côté du secteur sportif, le maire n’ira pas par 36 chemins et annoncera : «Notre priorité va au stade communal, qui est un terrain unificateur, que nous avons récupéré de l’armée nationale populaire qui l’a occupé pendant des années. Sa réhabilitation est en cours et la pose de gazon synthétique est inscrite. Il est vrai que lors de l’occupation du stade par l’ANP nous avons réalisé cinq aires de jeux pour parer au manque d’espace sportif, mais leur état actuel est peu reluisant. Leur entretien interviendra après la finalisation du stade communal». À signaler que dans la commune, aucune salle polyvalente ni salle OMS ne sont disponibles. «Les villageois d’Aït Amar ont mis à notre disponibilité des assiettes foncières pour construire des structures sportives et culturelles, nous appelons la direction de la culture et celle de la DJS à nous inscrire des projets dans ce sens», appellera le maire.

«Nous ne disposons pas d’assiettes foncières appartenant à l’État»

La crise de logement est criante à Aït Bouaddou. De nombreuses familles continuent de vivre dans des habitations précaires et en terre battue. Dans cette commune, aucun logement social n’a été construit. Sur ce volet, M. Mouloudj demandera : «Nous n’avons bénéficié d’aucun projet de logement social. La cause est bien simple, nous ne disposons pas d’assiette foncière de l’État. Par ici, tous les terrains relèvent du domaine privé. Par contre, nous avons bénéficié d’un quota global depuis le lancement de l’aide à l’habitat rural en 2005, de 1 254 aides destinées à l’auto construction. Des centaines de familles ont construit leurs appartements, mais leurs achèvements attendent pour beaucoup d’entre eux car l’enveloppe financière est insuffisante. Le relief de notre commune est très accidenté par conséquent, une bonne partie de l’aide va dans les travaux de terrassement. Nous demandons, donc, l’attribution de quotas plus conséquents et de revoir à la hausse le montant de l’aide». Signalons que 200 dossiers sont en attente au niveau de la DLEP. Pour terminer, M. Mouloudj souligne : «Notre commune compte sur les subventions de l’État pour survivre, comme les subventions sont généralement insuffisantes, il faut trouver d’autres formules pour créer de la richesse. Le tourisme de montagne s’il est encouragé peut se révéler rentable. Nous appelons les responsables et la population à faire leur devoir, celui de construire et d’aller de l’avant. Bonne année à toute la population d’Aït Bouaddou et à tout le peuple Algérien. Un grand coup de chapeau à la Dépêche de Kabylie».

Hocine T.

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