Il n’y a pas si longtemps encore, les embouteillages dans la ville d’Akbou et sur les voix d’accès au périmètre urbain étaient limités aux heures de pointe et aux jours d’affluence, comme les jours de marché hebdomadaire et la veille de certaines fêtes.
Ces derniers temps, la congestion est devenue quasi permanente. Depuis le lycée Mohamed Haroun jusqu’au pont de Bouzeroual, en passant par le faubourg de Guendouza et la foire du piton, ça bouchonne à longueur de journée. Des processions interminables de véhicules roulant en accordéon, des vrombissements de moteurs et des concerts de klaxons, se donnent régulièrement à voir sur ce tronçon routier, long de plus de 2 kms. Pour s’insérer dans la circulation ou faire avancer leurs carrosses, des automobilistes tentent des manœuvres aussi insensées que dangereuses. On «brûle» la politesse aux véhicules venant de la droite, on dépasse aussi bien par le côté gauche que par le côté droit. Des casse-cou roulent à tombeau ouvert, en fonçant à toute allure sur les accotements. On a frôlé l’irréparable à plusieurs reprises, par la faute de ces chauffards invétérés. Le stress au volant met fatalement les nerfs des conducteurs à fleur de peau. On s’insulte copieusement. Parfois, on en vient même aux mains. «C’est une situation intenable et infernale. Il m’est souvent arrivé de mettre près de trois quarts d’heure, depuis l’ex zone industrielle à la station urbaine», se plaint un transporteur de voyageurs, assurant la ligne Akbou-Tazmalt. «À ce rythme», subodore-t-il, «personne ne pourra résister longtemps à la tentation de tout plaquer pour exercer un autre métier». Un autre usager de cette route estime que si l’on avait réalisé le dédoublement de la RN 26 jusqu’à la sortie Ouest de l’agglomération, les choses auraient été drôlement plus simples. «Chez nous, on est habitué à faire les choses à moitié. C’est comme une seconde nature, avec cette propension à laisser régner le désordre et l’anarchie», lâche-t-il, un tantinet ironique.
Même un plan de circulation, dont on peut espérer qu’il contribuerait à fluidifier quelque peu le trafic, ne semble pas être à l’ordre du jour. Le projet, annoncé voila des années par les responsables de la collectivité locale, ressemble plutôt au monstre du Loch Less. «Si les responsables qui ont entre les mains la destinée de la commune, ne sont pas conscients de l’urgence de la situation et de l’impérieuse nécessité de trouver une riposte adéquate, on peut légitimement se demander pourquoi ils sont élus», dira, outré un taxieur d’Akbou.
N. Maouche.

