Les acquéreurs de logements auprès de la SPA Numidie construction, dont le siège est à Seddouk, ont observé un sit-in durant deux jours, soit mercredi et jeudi passés, devant le siège de ladite société réclamant les clés de leurs logements. Sur les deux banderoles accrochées au portail d’entrée de celle-ci, on peut y lire : «nous sommes victimes de négligences de la SPA Numidie», «quatre ans déjà Basta. Je veux mon toit !». Haddouche Athmane est le président de l’association l’indépendance, créée par les acquéreurs pour la défense de leurs droits. Sollicité pour nous raconter la genèse de cette affaire, il a affirmé que les acquéreurs dont il fait partie, ont utilisé toutes les négociations à l’amiable qui n’ont malheureusement pas abouti, avant de décider de faire un Sit-in. «Après un retard de quatre ans, on a, à maintes reprises, saisi le gérant de la SPA Numidie pour nous remettre les clés de nos logements, mais celui-ci refusait de nous entendre. Voila pourquoi le 27 octobre 2015, nous avons affiché une déclaration dans laquelle nous avons averti les autorités locales de notre détermination à observer un Sit-in de trois jours devant le portail de la société pour réclamer les clés de nos logements, qui devaient nous être remises en janvier 2012, pour certains et en janvier 2013 pour d’autres. Mais seulement, le 28 Octobre, les autorités locales ont tenté de trouver une solution à l’amiable entre nous et le promoteur lors de la réunion tenue dans le bureau du maire, en présence du chef de daïra et d’un représentant de la sureté urbaine. On s’était convenu de payer les 10%, une fois les clés nous ont été remises. Non seulement un procès verbal a été dressé et signé dans ce sens par le chef de daïra, le P/APC et le gérant de La SPA Numidie, ce dernier s’est même engagé par écrit à nous remettre les clés de nos logements avant le 31 Décembre 2015. Voila la raison pour laquelle on a renoncé au Sit-in de la fin octobre 2015», a déclaré notre interlocuteur qui, en continuant dans le même ordre d’idées, fera savoir que ce délai n’a pas été respecté par le gérant, ce qui les a incité à observer le Sit-in de deux jours. «On a attendu gentiment la date qui nous a été fixée pour la remise des clés. En constatant que la fin décembre est arrivée et on n’a rien vu venir de la part du gérant, le 29 Décembre, on a été le voir en compagnie de son frère ainé pour lui demander pourquoi il n’a pas tenu sa promesse. Ce qui est navrant, il nous a donné une réponse non convaincante qui est la suivante : il y a encore des acquéreurs qui ne se sont pas acquittés des 90% de la somme exigée dans le contrat. C’est ce revirement de la situation qui nous a emmenés à observer ce Sit-in de deux jours, soit Mercredi et jeudi. Le vendredi 01/01/2016, une réunion de l’assemblée générale des acquéreurs a été prévue pour décider de la suite de ce mouvement», a-t-il ajouté. Pour terminer, il lance un SOS aux autorités locales pour leur demander de les aider à trouver une solution à ce problème épineux qui n’a que trop duré. «On sollicite les autorités locales à s’impliquer dans cette affaire pour exiger du promoteur le respect du contrat de vente. Est-ce trop demandé de notre part», renchérit-il. Pour avoir plus de précisions et d’informations nous avons décidé de solliciter le gérant de la SPA Numidie construction, Meloui Mohand Said en l’occurrence, qui nous donnera sa version des faits. «J’ai créé la SPA Numidie Construction en 2009 (une entreprise familiale), après avoir acheté un terrain de l’ex entreprise communale. Sur les 150 logements prévus sur le site, j’ai construit seulement 90. À peine les travaux entamés, des réserves ont été formulées sur le R+6 qui a été prévu, me demandant de me limiter à un R+5. Voila la première entrave de l’administration qui m’a causé un retard, bien évidemment», a-t-il expliqué ajoutant qu’il a buté sur d’autres embuches. «Réellement, je n’ai démarré les travaux qu’en janvier 2010 pour un délai de trois ans, suivant le permis de construire qui m’a été délivré. J’ai fait, donc, des ventes sur plan et c’était moi qui ai recueilli les dossiers des acquéreurs pour les déposer à la banque, laquelle m’a exigé de souscrire un fonds de garantie et des actes notariés que j’ai contracté en faveur des acquéreurs. J’ai, donc, fait des actes sur plan pour les acquéreurs qui, à vrai dire, ne sont pas des actes définitifs. Ils sont valables juste pour débloquer des fonds au niveau de la banque. Selon le contrat qui nous lie, les acquéreurs devaient logiquement me payer 90% du montant du logement au 31/12/2011, date d’expiration du délai du fonds de garantie, répartis comme suit : 15% à la signature du contrat, 25% à l’achèvement de l’infrastructure (fondations), 20% à l’achèvement de la super structure, 15% à l’achèvement des gros œuvres et 15% à l’achèvement des finitions (CES)», fera-t-il remarquer en précisant, par ailleurs, que la majorité des acquéreurs n’ont pas respecté le contrat et pour preuve, il dira : «au jour d’aujourd’hui, un seul d’entre eux a payé le montant total de son logement, 20 autres seulement ont payé 90% du montant comme stipulé dans le contrat. Ils doivent s’acquitter encore de 14,8 milliards, un montant qu’ils ont promis lors de la réunion tenue à l’APC, en octobre dernier de me régler, ce qu’ils n’ont pas fait à présent». «Ils doivent savoir que j’ai contracté un fonds de garantie pour l’ensemble des acquéreurs et si un seul d’entre eux n’a pas encore réglé la totalité du montant de son logement, je ne remettrais pas les clés. Mais au cas où ils arrêtent de m’harceler et me laissent travailler, je pourrais revenir sur ma décision et remettre les clés à ceux qui ont payé la totalité. D’ailleurs, à partir de demain, je leurs donnerai une semaine pour me verser ce qui reste à payer sur les montants des logements, faute de quoi, je prendrai des mesures contre ceux qui ne voudraient pas payer», a souligné notre interlocuteur.
L.Beddar

