Comme chaque année, à la même période et durant la campagne oléicole, le service des urgences et celui de traumatologie reçoivent de nombreuses personnes,-hommes, femmes, jeunes ou moins jeunes-, victimes de chutes du haut des oliviers. En effet, juste à la veille du jour de l’an, c’est un oléicole sexagénaire du village d’Ichoukrène, qui a été admis au service de traumatologie, alors qu’une semaine avant, c’était une femme âgée de cinquante huit ans, originaire de Boumahni, relevant de la commune d’Aïn Zaouïa, qui avait perdu la vie, dans les mêmes circonstances. Ainsi, malgré toutes les malheureuses expériences et le nombre de familles endeuillées par les cueillettes d’olives, il n’en demeure pas moins que ces accidents continuent de faire des victimes, et ce, à travers toute la Kabylie. «Il suffit d’un seul moment d’inattention ou d’un geste irréfléchi à cause d’une seule branche contenant à peine une dizaine de fruits qu’on veut rattraper, pour que le drame se produise», nous affirme l’un de nos interlocuteurs. Un autre qui vit depuis plus d’une vingtaine d’années avec toute sa famille, dans un calvaire permanent, nous déclare : «depuis la chute de mon père d’un olivier, alors qu’il ne se trouvait qu’à deux mètres du sol, notre vie a complètement basculé d’autant plus qu’après son admission à ce service des urgences, il avait été évacué au CHU de Tizi-Ouzou, où il avait séjourné pendant plusieurs mois avant d’être transféré à l’hôpital de Belloua pour une rééducation. Il est devenu, à cause de quelques malheureuses olives, un handicapé à vie avec une paraplégie». «Nous recevons constamment, depuis le début de la campagne oléicole, de blessés graves à cause des chutes. Ces victimes viennent de toutes les communes que nous couvrons, mais également de la commune limitrophe d’Aomar (Bouira)», nous dit-on au service des urgences de l’EPH «Krim Belkacem», qui attend la mise en service de son nouveau scanner lequel servira beaucoup à ce genre d’accidents.
Essaid Mouas