Les ossements de quatre martyrs exhumés

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La commémoration du 57e anniversaire de la bataille du 6 janvier 1959, qui avait comme terrain de combat le lieu-dit Bougarfène, a bel et bien commencé, bien avant la date de cette grande bataille.

En effet, hier, des moudjahidines accompagnés par le maire, les gendarmes, les agents de la Protection civile et beaucoup de citoyens ont pris la destination du village Tizi Aissa, lieu de naissance de feu colonel Krim Belkacem, pour exhumer les ossements de quatre martyrs inhumés tout près d’un ravin. «Nous avons décidé d’exhumer leurs ossements et les réinhumer au carré des martyrs baptisé «bataille du 6 janvier 1959», nous répondra M. Said Bougheda, en sa qualité de maire. Notre interlocuteur nous confiera que c’est un devoir de mémoire de ramener ces ossements aux côtés de ceux tombés ce jour-là. Il s’agit des chahids Méziani, Batatache, originaires de la commune, d’un certain sergent Slimane, et d’un inconnu. «Nous lançons un appel à tous ceux qui auraient des informations sur ces deux martyrs à se présenter à l’APC afin de nous les mettre à notre disposition dans l’espoir de reconstituer leur identité», enchaînera le maire. Durant toute la journée, les ouvriers de la commune assistés par les gendarmes et les agents de la Protection civile, ont procédé à l’extraction des restes avec toutes les précautions nécessaires. Ils seront, ainsi, mis dans des cercueils avant d’être une autre fois enterrés au carré des martyrs demain en présence d’un public nombreux car, d’autres activités, pour commémorer cette date historique de notre glorieuse révolution, y sont prévues. Pour rappel, lors de cette bataille, pas moins de 385 martyrs furent tombés au champ d’honneur après des combats qui avaient fait rage entre les deux camps. Même dans le camp ennemi, il y a eu de grosses pertes et l’armée française avait laissé des plumes, en perdant deux de ses officiers, à savoir le capitaine Grazianni, tristement connu pour ses tortures sur des femmes militantes à l’image de Louisette Ighilahriz et bien d’autres, et lieutenant Chassin, tous deux capturés vivants. L’armée française avait mobilisé plus de 30 000 hommes armés jusqu’aux dents et pas moins de 30 avions de combat. C’était l’une des batailles des plus importantes, car le destin d’un groupe de responsables, dont le colonel Amirouche, était sur les lieux pour discuter justement de la suite à donner à la révolution. Fort heureusement, des maquisards de la commune réussirent à déjouer ce guet apens, grâce au capitaine Si Moh Nachid, de son vrai nom Oudni Aomar qui réussit à les exfiltrer des lieux et les faire sortir du côté du Djurdjura.

Amar Ouramdane

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