L’éternel problème d’alimentation en eau potable n’est pas prêt de connaitre son épilogue à Chemini.
La population locale souffre le martyre pour étancher sa soif. Un constat que partagent avec amertume les habitants de cette localité perchée au fin fond de la montagne de l’Akfadou. Ayant pris leur mal en patience durant longtemps, six villages, Semaoune, Sidi hadj Hassaine, Takhlidjt, Aït Oueragh, Iffalazen et Ilmatenont décidés à l’unanimité d’interpeller les autorités locales quant au délaissement et au dénigrement qu’affiche sans vergogne l’équipe communale à leur égard. Par le biais d’une lettre, rendue publique, adressée au premier magistrat de la commune, les villages contestataires dénoncent les anomalies entourant le projet de captage d’eau potable au lieu-dit Lakminekamnayene. «C’est avec une grande colère et une profonde indignation que nous avons constaté le 28/12/2015 une accélération des travaux de la conduite avec une déviation de l’objectif initial de ce projet sans réels motifs. Pis, aucune trace de travaux au niveau du captage», n’annoncent tout de go, les rédacteurs de la déclaration. Et d’enchainer : «Ce projet que nous avons soumis à maintes reprises, oralement et par écrit, pour mettre fin aux souffrances de nos concitoyennes et concitoyens dues à l’insuffisance de cette source vitale se voit aujourd’hui dévie de son chemin initial». Par ailleurs, le stress hydrique constitue un véritable calvaire pour les villageois qui ne savent plus à quel saint se vouer. «Nous ne demandons pas l’impossible ! L’alimentation de nos foyers en eau potable est un droit pour lequel nous ne cessons de réclamer à cor et à dia. Malheureusement, nos responsables locaux feignent dans l’art de l’esbroufe en adoptant la politique de l’autruche», nous avoue, avec amertume, un quadragénaire du village Sidi Hadj Hassaine. À l’unanimité les villages susdits tiennent mordicus à ce que l’équipe communale leur apporte des éclaircissements et des arguments qui tiennent debout quant au motif ayant motivé la déviation de ladite conduite en eau potable. «Nous exigeons une réponse concrète à ce changement brusque et inattendu. Au même titre, prendre les mesures nécessaires pour donner à ce projet sa finalité initiale. Il en va non seulement de vos engagements envers nous. Il en va du respect de nos concitoyennes et concitoyens qui souffrent le martyre pour remplir un jerrican d’eau», peut-on lire dans la missive adressée à l’édile communal.
Bachir Djaider