«C’est la consécration d’un long combat»

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Tout en affichant leur satisfaction quant à l’annonce de l’officialisation de la langue amazighe, l’association des enseignants de Tamazight de Tizi-Ouzou ont salué l’initiative.

Ils souhaitent à la même occasion que la création de l’académie nationale de cette langue ainsi que les lois cadrant ces décisions ne s’éternisent pas. C’est dans une déclaration rendue publique avant-hier et dont nous détenons une copie que l’association des enseignants de Tamazight de la wilaya de Tizi-Ouzou ont voulu réagir à l’annonce faite la semaine dernière quand à l’officialisation de la langue amazighe. Une décision contenue dans le projet de révision de la constitution qui stipule au même titre la création d’une académie nationale pour cette même langue. Ainsi et d’emblée, les membres de l’association estiment qu’il s’agit là d’une «réparation constitutionnelle d’une injustice historique et linguistique à l’endroit du peuple algérien et de notre langue», rappelant au passage dans leur document que «c’est la consécration d’un long combat que les militants ont mené durant toute leur vie. C’est le succès de la lutte menée par des générations au prix d’énormes sacrifices». L’association a de ce fait souhaité «saluer» l’initiative qui consacre Tamazight à la veille de la célébration de la nouvelle année berbère. «Nous ne pouvons que saluer cette bonne nouvelle à l’occasion du nouvel an amazigh 2966». Pour les membres de ladite association, c’est «aussi l’aboutissement de la joute menée par plusieurs générations» ; ils ont profité de l’occasion afin de souligner les noms des personnalités les plus distinguées ayant forgé la lutte identitaire. C’est le cas de «Saïd Boulifa, Benaï Ouali, Laïmèche Ali, Mbarek Aït Menguellat, Amar Ould Hamouda, Mouloud Mammeri et tant d’autres». Affichant toujours sa satisfaction quand à cette annonce d’officialisation, l’association revient à rappeler encore que «c’est le fruit du sacrifice d’une région qui a toujours été à l’avant-garde du combat identitaire et qui a tout donné pour l’indépendance de notre pays. La réaction des enseignants ne s’arrête cependant pas à ce stade de satisfaction puisqu’ils recommandent que «cette officialisation soit maintenant un garde fou contre toute surenchère politicienne». Ils ont affiché un peu plus loin dans la déclaration leur vœu «le plus cher» de voir que «la loi cadre qui suivra cette annonce ne s’éternise pas dans les tiroirs et que l’académie soit dirigée par des femmes et des hommes qui seront à la hauteur de la tâche et des sacrifices consentis pour que Tamazight soit nationale et officielle». Dans le même document, l’association se dit aussi «disponible». «Les enseignants de Tamazight ne peuvent qu’être à l’écoute et disponible pour l’accomplissement total et complet de la mise en œuvre des mécanismes nécessaires et utiles à l’introduction de l’enseignement de la langue de Massinissa dans tout le pays». Et de noter : «notre association ne peut que se féliciter de cet acquis». Le bureau de l’association conclue son document en affirmant qu’«à travers cette officialisation, nous saluons, tout de même, ce courage qui est venu après un demi-siècle de déni historique. L’officialisation de la langue d’Aksil ne fera que consolider l’unité nationale», puisque pour l’association des enseignants de Tamazight de la wilaya de Tizi-Ouzou, «c’est le peuple algérien qui se réconcilie avec son histoire. Tamazight officielle est la langue de tous les algériens».

Tassadit. Ch.

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