Le lycée de la discorde

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Le nouveau lycée de la commune de Timizart, implanté au village Abizar, à 30 kms au Nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, est en fonction depuishier.

Plusieurs personnes ont assisté à l’ouverture officielle du lycée, à l’image des parents d’élèves, des élus locaux, le chef de la daïra de Ouaguenoun ainsi que des représentants de l’académie de Tizi-Ouzou. «L’ouverture du lycée a eu lieu, ce matin, dans de bonnes conditions. C’est une structure à 800 places pédagogiques qui répond aux normes modernes d’un lycée», nous dira M. Amar Tiouchichine, maire de la commune de Timizart. Et d’ajouter : «Les élèves qui vont être scolarisés dans le nouveau lycée sont ceux du village Abizar et ceux des villages voisins, comme Ijmadh, Bouaissi, Alma, Nezla et Mahbouba, tandis que les lycéens d’autres villages vont continuer leur scolarité dans l’ancien lycée Aït Bata à Ahrik Outar, la structures qui leur est plus proche». Le maire précise, par ailleurs, que les élèves de la classe d’examen (BAC) vont tous rester au lycée Aït Bata, évitant toute déstabilisation de la scolarité de cette classe. En attendant l’arrangement définitif des démarches de transfère des élèves, poursuit notre interlocuteur, «le lycée a reçu 140 écoliers pour cette première journée». L’ouverture du nouveau lycée, dira un parent d’élève : «va soulager de beaucoup l’ancien lycée qui subit, depuis des années, une surcharge en matière d’élèves, ce qui influe négativement aussi bien sur la scolarité des élèves que sur la gestion de l’établissement scolaire». À noter, par ailleurs, que le nouveau lycée n’est pas encore baptisé.

L’association des parents d’élèves ferme le lycée des frères At Bata

Après que le transfert d’une partie des apprenants scolarisés au sein du lycée des frères At Bata sis à Ahriq Ouaatar, dans la commune de Timizart, daïra d’Ouaguenoun, vers le nouveau lycée d’Abizar, récemment inauguré fut confirmée, la réaction des parents des élèves, foncièrement contre ce transfert au milieu de l’année scolaire qu’ils jugent anti pédagogique, ne s’est pas faite attendre. En effet, suite à leur assemblée générale tenue le 8 janvier dernier, il a été décidé de fermer les portes du lycée en signe de protestation contre cette décision. C’est pourquoi, et au grand dam de l’administration de l’établissement et des enseignants, les cours n’ont pu avoir lieu le lendemain de la réunion. Selon le rapport des parents d’élèves qui nous à été remis, une plate-forme de revendications en 16 points fut transmise aux responsables de l’éducation de la wilaya, dont la principale est de laisser aux élèves issus des autres villages que celui d’Abizar le choix du lycée dans lequel ils seront scolarisés. Mais, pour bon nombre des parents, ce transfert n’est que la goutte qui a fait déborder le vase puisque, selon les dires de l’un des responsables de l’association : «C’est le cœur lourd que nous sommes arrivés à prendre une décision aussi extrême. Aussi, nous tenons à informer l’opinion publique que les problèmes soulevés dans nos précédents rapports n’est que la partie visible de l’iceberg. C’est pour cela que nous exigeons une enquête urgente sur l’état des lieux de ce lycée qui ne cesse d’agonir». En fait, ce qui est exigé par les parents d’élèves des autorités concernées c’est la réparation des sanitaires, les portes des salles de cours, l’électricité dans ces salles, la réparation des vitres cassées, la mise en marche du chauffage central avant l’arrivée du froid hivernal, assurer l’ordre pendant la rentrée au réfectoire en séparant les rangs des filles et des garçons, l’amélioration des menus offerts aux élèves, celle des conditions d’hygiène au niveau du réfectoire et des salles de cours, mettre fin aux absences répétées du personnel, mettre le distributeur de boissons à l’abri des élèves, rendre la salle de sport opérationnelle dans les plus brefs délais, ne pas tolérer la présences d’intrus à l’intérieur de l’établissement, l’ouverture régulière de la bibliothèque, doter le lycées surtout les laboratoires de matériel didactique et pédagogique adéquat. Pourtant, pour ces enseignantes, la décision des parents d’élèves est mal comprise, puisque selon elles, ce transfert d’une partie de l’effectif vers le nouveau lycée d’Abizar va soulager le lycée surchargé (plus de 1 000 élèves) et va contribuer à l’amélioration des conditions de travail et à la manière de dispenser les cours aux apprenants. «Nous avons connu pire par le passé puisque le lycée à déjà fonctionné avec un effectifs de 1 200 élèves. Aussi, nous ne pouvons qu’applaudir l’ouverture de cet établissement qui absorbera à coup sur la surcharge tant au niveau du réfectoire que dans les salles pédagogiques» nous dira l’une d’elles. Mais cette vision est loin d’être partagée par les apparenants eux –mêmes, les premiers concernés et qui redoutent fortement ce changement à la césarienne : «Changer d’établissement au milieu de l’année va nous perturber énormément, car il va chambouler nos habitudes et nos automatismes, le temps d’adaptation va être long et cela risque de se répercuter négativement sur notre scolarité», nous diront-ils l’air désabusé. Autre son de cloche de la part de l’administration du lycée : «Nous sommes débordés par le nombre important de l’effectif. À titre d’exemple, le réfectoire qui peut contenir quelque 300 élèves à la fois, ne peut subvenir aux besoins de tous nos scolarisés. Pour satisfaire tout le monde, la restauration débute vers 11 heures et ne prend fin que vers 13 heures 30. C’est dire toute la difficulté que trouvent les adjoints d’éducation pour canaliser tout ce beau monde dans les meilleures conditions possibles. A cela s’ajoute la dégradation quotidienne des biens de l’établissement par certains élèves, ce qui rend humainement impossible de tout réparer dans les meilleurs délais», nous dira l’un des surveillants contacté par nos soins. Pourtant, dans un passé récent, ce lycée, tant dénigré aujourd’hui, à obtenu des pourcentages plus qu’honorables dans les examens du BAC ; il a même décroché la première place au niveau de la wilaya à la grande fierté de son personnel enseignant. Hélas, malgré ces résultats, le lycée n’a pas bénéficié d’une prise en charge à la hauteur de ses performances antérieures au point où le marasme a atteint son summum, débouchant aujourd’hui sur cette incompréhension entre responsables de l’établissement, son personnel et les parents d’élèves. Dans cet imbroglio qui risque de durer, les perdants sont assurément ces élèves qui ne savent plus ce qui leur tombe sur la tête ni vers quel…lycée vaquer !

Noureddine Tidjedam/

A.S Amazigh

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