Le wali dans les monts de Zbarbar

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Fait tout à fait inédit : le wali qui inspectait jeudi dernier deux chantiers à Aïn Bessem, un lycée 800/200 et un hôpital de 120 lits, a été obligé, pour atteindre les quatre communes situées dans les monts de Zbarbar, en l’occurrence Guerrouma, Maala, Boukram et Bouderbala, de traverser une bonne partie de la wilaya de Médéa que Bouira touche par l’ouest.

Aussi, la journée quoi que printanière et fort dépaysante par les sites touristiques qu’elle permettait de découvrir, chemin faisant, fut longue et harassante. En effet, commencée vers 9h30, la visite ne s’est achevée que vers 20 heures ! La nuit était tout à fait venue lorsque le premier responsable a quitté Bouderballa où il a visité une polyclinique pour Lakhdaira où il lui restait deux points à inspecter. À la périphérie de la ville, côté nord, où se construit un lycée de 800 places pédagogiques et 200 rations et où le taux d’avancement des travaux est à 65%, le wali a insisté sur la qualité et la nécessité de construire un stade de proximité et de revêtir les deux routes adjacentes. Un peu plus loin où se construit un hôpital de 120 lits, un projet lancé en 2012, et qui ne pourrait être livré avant juin 2017, étant seulement à 19% de son lancement, le wali a exigé que les délais soient raccourcis et que la structure soit prête en avril 2016. Arrivé à Guerrouma vers midi par Ghorafa, une route qui relie cette localité à Tablat à travers des paysages à couper le souffle au propre comme au figuré le wali a pris d’abord acte des travaux de réparation d’un tronçon que les dernières intempéries avaient fortement dégradé. Des engins y activaient, tandis que le cortège a dû cahoter sur plusieurs km avant d’atteindre la deuxième étape de cette visite. La localité au flanc de la montagne semblait à peine sortie de son sommeil. La seule activité visible était ces deux chantiers : la construction d’un CEM dont les travaux étaient lancés pour un délai de 20 mois et où les retards accumulés sont dus à l’approvisionnement en ciment, un matériau que l’entreprise faisait venir de si loin. Mais c’est devant la future polyclinique qui connaît un taux d’avancement appréciable que le wali s’est heurté à une foule compacte venue lui exprimer son calvaire. Alors que le barrage de Koudiet Acerdoune lèche de ses eaux turquoises le rocher au flanc duquel le village s’accroche, l’eau manque ici. Une cinquantaine de foyers en sont privés. Il y a aussi ce chemin de wilaya, le CW93, dont l’état est déplorable et qu’il faudra réparer. Le wali a donné des instructions pour que l’eau arrive dans tous les foyers et pour que la route soit réparée par tronçons afin de pouvoir amortir facilement le coût. Pour ce qui est du raccordement au gaz, il a pu mesurer les progrès réalisés en la matière. Le programme quinquennal 2010-2015 a profité à 1 670 foyers. Alors que l’internet MSAN permettant 288 accès a bénéficié à 136 abonnés d’Aïn Baïda, chef-lieu de commune, selon le directeur d’Algérie Télécom. A Maala, les doléances étaient portées par deux vieilles qui demandaient un logement décent, alors que le lycée de même type que celui de Aïn Bessem, lancé en 2013 pour un délai de 15 mois, est en bonne voie. Le raccordement au gaz pour le dernier programme quinquennal va concerner 419 foyers. Le wali s’est encore montré intransigeant au sujet des délais : pas question que le gaz arrive dans ces deux communes en 2017, mais en avril 2016. Un connaisseur des lieux rappelait combien cette commune a souffert «des affres du terrorisme». Aujourd’hui, la paix et le progrès étaient visibles. La preuve, même une commune comme Boukhram à laquelle on n’a pu accéder qu’en passant par Lakhdaria, ce qui a semblé rallonger notre périple (on assurait qu’il y a une autre route, mais elle était plus longue encore), a bénéficié des mêmes avantages : un lycée lancé en 2013 avec un délai de 20 mois et qui est presque achevé et du gaz pour 782 foyers qui arrivera en 2016 si le délai fixé par le wali tiendra. La brume se levait dans la vallée sur notre droite, tandis que nous cinglions vers le lieu-dit Ouled Tatar, sur les hauteurs, à mi-chemin de Boukram et de Bouderbala. Là-haut où «la vue est imprenable», selon l’expression du wali qui, tout préoccupé de sa mission, n’a pu se défendre d’un mouvement de l’âme devant tant de beauté et de majesté des lieux. Revenu à son sujet, ce dernier a pris connaissance des travaux de réalisation de deux réservoirs d’eau de 500m3 chacun pour Boukram. Le taux est à 80%. Il est aussi question de raccorder au SP3 et SP4 les localités d’Aroub et de Ouled Tatar, où les travaux de génie civil sont à 62% de leur taux d’achèvement. À ce niveau, au lieu-dit Tamarkenit, le projet se heurte à des oppositions. Le wali a choisi dimanche, début de semaine, pour contacter les opposants au projet en vue de négocier le passage de la conduite, car il s’est fixé 2016 comme délai afin que l’eau arrive dans les robinets dans ces localités voisines du barrage de Koudiet Acerdoune. La lumière commençait à s’éteindre sur les sommets lorsque le cortège amorce la descente vers Bouderbala, où il a inspecté différents services. Il faisait tout à fait nuit lorsqu’il est arrivé à Lakhdaria. Après la visite des travaux d’aménagement de la voie B et la présentation des projets d’aménagement de la ville dans des conditions difficiles, vu que cela se passait dans la nuit, le wali s’est enfin rendu à l’hôpital Ouamrane où se réalise un projet UMC et un équipement du bloc opératoire pour les six salles. L’entretien technique avec les médecins spécialistes s’est prolongé assez longtemps dans l’une de ces salles où le système de climatisation jouait à fond. La visite de la réhabilitation de la clinique, dernière étape de cette méga-visite, a été annulée vu l’heure tardive.

Azzi Bey

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